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 [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]

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salyna cushing-price
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MessageSujet: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptyVen 27 Fév - 13:43

Le Chevalier






Cette douleur vive et chaude que je ressens dans mon corps je ne saurai dire d'où elle vient. J'ai été brisé, blessé, humilié dans mon âme, mais maintenant, je suis aussi humilié et meurtri dans ma chair. J'ai l'impression d'être hors de mon corps. Je le vois, ce corps dégradé. Il est à genoux, l'échine courbée par la douleur de l'humiliation. La terre est rougit par mon propre sang et mon bras droit, le bras qui porte mon épée repose au sol, détaché de mon coude. Les doigts, mes doigts en frémissent encore.
Tout autour, pour compléter mon humiliation, des soldats et d'autres chevaliers ont assisté à ma débâcle.
Je sens soudain dans mon enveloppe, une pression sur mon dos qui finit par me faire basculer sur le coté. Il gît à présent dans la poussière tel un cadavre. Je lève alors les yeux et mon âme semble reprendre sa place. Et je le vois, lui qui vient simplement de m'humilier. Le sol semble alors s'ouvrir sous moi.
Il se tient là, droit et fière comme un arbre millénaire, alors qu'il ne doit pas avoir plus de quinze ans. Cet adolescent, avec son visage d'enfant, me regarde de ses yeux pâles avec arrogance et mépris. Son sourire parcourt toute la largeur de son visage et ses dents luisent comme des constellations dans la nuit de ma perte. Il me toise, me regarde dans les yeux puis posent les siens sur mon bras amputé. Je le regarde aussi, ce bras qui ne touchera plus le pommeau de mon épée, qui ne sentira pas la froideur de mon armure, la douceur de mon cheval, la chaleur de ma joue balafrée encore suintante.
Puis mon regard vague tombe sur les soldats. Ils regardent en silence, leur visages démontrent leur surprise, mais aucun de réagit. Les chevaliers parlent entre eux, mais leurs voix n'atteignent pas mes oreilles. Non, en réalité je n'entends plus aucun sons, seulement un bourdonnement sourd et répétitif.
Soudain, j'ai un hoquet. Je sens quelque chose de chaud et liquide remonter dans ma gorge puis passer dans ma bouche avant de jaillir de mes lèvres. Du sang. Je me sens alors paralyser. Je comprends assez rapidement que ma cage thoracique ne se soulève plus. Les couleurs finissent par disparaître, mais je le vois encore, cet enfant arrogant et téméraire. Puis doucement, mon champs de vision se réduit, les contours de mes yeux grésillent, puis le cercle se réduit jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un point noir et enfin, plus rien.
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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptyMer 8 Avr - 10:56

J'ai l'impression d'être dans un rêve, les événements sont flous, diffus et sporadique. Je vois quelqu'un, une jeune femme, je vois de l'eau, le froid. J'ai même l'impression d'entendre des sons cependant je serai bien incapable de dire de quoi il s'agit. Sûrement des paroles, les lèvres des personnes bougent au dessus de ma tête.
Il me semble reprendre conscience. Mon âme humilié serait elle arrivée au bout de son chemin ? Elle est lourde, on dirai qu'elle se débat dans une cage noire. Je me rends soudain compte qu'un bruit sourd m'entoure. Je me concentre dessus. Un oiseau ? De l'eau ? Le vent dans les arbres ? Tout est si confus. Du bois qui grince, des bruits métallique, des pas sur la terre dure ?
J'essai de voir, mais tous reste noir. Mes yeux ne bougent pas, ils sont clos. Pourquoi mon âme n'était elle pas capable de voir alors qu'aucune chaire ne l'en empêche.
Une nouvelle période d'obscurité m'envahit, combien de temps c'est-il écoulé entre ses deux moments de conscience ? Quelque chose de froid et d'humide entre en contact avec moi, mais sur quel partie de mon corps ? Puis je repense avec une vague de frayeur à mon bras. Je voudrai bouger, mais rien, comme enterré vivant. Serai ce cela ? Mes camarades de chevalerie m'auraient ils donnés ma sépulture funèbre ?
La peur m'envahit alors. Mon coeur bat ! Je le sens taper dans ma poitrine. Ne pouvant me mouvoir, j'essai d'écouter. J'entends bien de l'eau qui goutte et une voix ! Elle est douce, mais je ne comprends pas ce qu'elle dit. J'aimerai crier, lui dire que je suis en vie, mais je n'y arrive pas, comme si ma voix n'était plus dans ma gorge. Je sais ce que je lui dit j'entends ma propre voix dans le lointain, mais cette personne, elle ne semble pas m'entendre.
Et soudain, j'entendis un gémissement, le mien. La voix douce, surprise et empressée me parle à nouveau. Mais je n'arrive plus rien à dire et je sombre de nouveau.
Je me réveille de nouveau, mais cette fois, c'est différent. Je sens quelque chose de lourd. Je sens mon corps, mais n'arrive cependant pas à bouger, mais je frissonne. Sans savoir combien de temps cela pris, ni combien de fois je re-sombrai dans le néant, je réussis à faire papillonner mes paupières, mais tout est noir. Le désespoir m'envahit et retombe.
J'entends les oiseaux, et comme par réflexe, j'ouvre mes paupières, mais je les referme presque aussitôt : la lumière m'ébloui. Délicatement, afin de ne pas blesser mes yeux, je les relève. Ma vision est flou, je ne distingue rien de net. De la lumière et des masses informes. Je sens mon coeur battre et je me sens respirer : je suis en vie.
Du bois grince, et une masse mouvante passe devant moi avant de repartir rapidement, et revenir aussitôt. Je me rends compte alors que je ne distingue pas les couleurs. Je la vois prendre quelque chose et y poser sur moi. De l'eau, elle m'éponge le front. Elle me parle, mais je n'arrive pas à la comprendre. Quelque chose se glisse sous moi et je me sens soulever. Une sensation agréable passe dans mon corps, avant que je ne me sente redescendre. Ses simples efforts m'épuisèrent, et je retombait dans le sommeil.
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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptyVen 15 Juil - 15:08

Cette fois-ci j'ouvrai pleinement les yeux. Ma tête est lourde et mon corps douloureux. Ma vision est revenue, et je peux voir où je me trouve. Il s'agit d'une petite maison, composé d'une unique grande pièce carré. Au centre, se trouve une table en bois entouré de tabouret. Vers mes pieds se trouve une cheminée où quelques braises crépitent encore devant laquelle se trouve une chaise à bascule. En tournant la tête, une fenêtre donne sur l'extérieur. J'y vois des arbres. Je n'ai pas la force de tourner plus la tête.
J'aimerai me redresser, mais mon corps semble en décider autrement. Je me remémore mon humiliation, elle défile devant mes yeux, qui finissent par se poser sur mon bras, ou devrai je dire, là ou devrai se trouver mon bras. Ce choc me fait mal au cœur, et je m'évanouis.
Lorsque je m'éveille à nouveau, la maison baigne dans la lueur du feu. Sur le fauteuil à bascule, une personne s'y repose. Ses genoux sont repliés sur chaise et recouvert pas une couverture. Après quelques tentatives pour parler, des gémissements sortirent de ma gorge. Il fallu m'y reprendre plusieurs fois avant que la personne, qui devait être endormis, ne réagissent et ne se tourne vers moi. C'est alors que je vis le visage encore assoupit d'une jeune femme aux mèches rousses. Lorsqu'elle m'aperçut, elle se leva d'un bon et vint se placer à mes côtés. Je reconnus alors la voix douce que j'avais entendus auparavant.
_"Vous êtes réveillé ? Ne bougez pas." Elle passa sa main dans ses cheveux afin de les repousser en arrière." Comment vous sentez vous ?"
Alors que je tentais de répondre, elle m'injoncta de ne pas répondre. Elle se leva alors et disparu alors un instant de mon champs de vision. Lorsqu'elle revint, elle glissa sa main sous ma tête afin de la relever. Je l'aidai comme je pu, mais mon corps ne répondait toujours pas. Elle me fit boire de l'eau.
Qu'elle douce et agréable sensation ! Je sentis le liquide glisser le long de ma gorge avant de disparaître dans mes entrailles. Un soupire de soulagement m'échappa machinalement.
Après plusieurs gorgée revigorante, elle reposa délicatement ma tête sur le coussin de plume.
_"Reposez-vous. La nuit est tombée depuis quelques heures."
Je ne trouvais pas la force de la contredire. Elle retourna s'installer dans le fauteuil, et je m'endormais de nouveau.
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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptyJeu 1 Sep - 15:05

Ce furent les doux rayons du soleil qui pénétraient par la fenêtre qui le réveillèrent, et on pouvait entendre le ruissellement de l'eau.
La pièce semblait vite, et il prit le temps de mieux l'observer. En plus de ce qu'il avait déjà vu, il y avait une bibliothèque tout autour de la cheminée. Comment une si humble maison peut-elle avoir autant de livres ? Il n'avait pas souvenir d'avoir vu autant de livres hors de bibliothèques des universités ou royale. Mais les nobles qu'il avait servis ne devaient pas en posséder autant.
Il voulut alors se redresser, mais il bascula sur la droite. Sa main n'avait pas fourni la pression nécessaire pour qu'il se relève, alors que la gauche l'avait trop poussé. Il tomba lourdement du lit sur le sol terreux. Il lui fallut quelque seconde avant de comprendre ce qu'il lui était arrivé. Son regard se posa automatiquement sur son moignon bandé. Un dégoût l'envahit.
Un bruit presque familier de bois grinçant lui fit tourner la tête. Mais avant même qu'il ait pu faire quoique se soit, il sentit des bras se glisser sous ses aisselles avant de l'enlacer et le remettre dans le lit.
C'était encore la jeune fille. Elle l'adossa confortablement dans le lit avant de lui apporter de l'eau dans un verre. D'un réflexe il tendit sa main droite pour s'en saisir, mais elle n'était plus là. Son visage se crispa et la honte l'envahit. Comment pouvait-il s'humilier ainsi, pour un simple verre d'eau ?
La jeune fille devina sont angoisse, et d'un geste calme, elle lui prit la main gauche et y plaça le verre.
_ » Buvez, ça vous fera du bien. »
_ » Merci ».
Il porta le gobelet à ses lèvres, c'est à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il portait la barbe. Il un début de mouvement du bras droit pour se toucher le visage, mais se ravisa. Il ne voulait pas se rendre ridicule encore une fois devant elle. Il lui rendit le verre et toucha son menton avec sa main gauche, et dans ses cheveux.
Combien de temps était-il resté inconscient ?
Il tourna des yeux interrogateurs vers sa bienfaitrice.
_ » Combien de temps j'ai.... » il ne réussit pas à finir sa phrase.
_ » Plusieurs semaines. Mais pour le moment il faut vous ménager. »
_ » Merci....... mademoiselle ? »
_ » Salyna, je m'appelle Salyna. »

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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptyDim 18 Sep - 11:49

Il m'était toujours très difficile de regarder le moignon de mon bras. C'était tellement répugnant. Le plus horrible était d'avoir l'impression de sentir ma main au bout de son bras. Parfois j'avais l'impression qu'elle se refermait dans le vide, et aussi le réflexe que j'avais de vouloir saisir des objets avec cette main absente. Quel déshonneur pour un chevalier comme moi ?
Mais le plus étrange, c'était Salyna.
La jeune fille vivait seule ici, et la maison semblait très isoler. Elle était très silencieuse et pouvait disparaître pendant plusieurs heures dans la forêt aux alentours de la maison. C’est pendant ces temps là que j’explorai l’environnement autour de moi.
Je dois dire que sans ses soins, je serai sûrement mort à l’heure qu’il est. Cette pensée me torturait beaucoup, n’est-ce pas le sort normal que j’aurai dû subir suite à mon humiliante défaite.
Je me posai beaucoup de questions sur elle, mais elle ne semblait guère disposer à y répondre. Il y avait énormément de livres et leur origine me perturbait. De plus j’avais découvert dans la grande armoire qu’y se trouvait à l’arrière de mon lit, une armure complète de chevalier. Elle était superbe, d’un gris bleuté étincelant. Même les armures des plus grands chevaliers me parurent fades et termes face à elle. Les armoiries qu’elle portait m’étaient totalement inconnues, alors que l’une des premières choses que l’on apprend dans l’armée est les symboles des chevaliers.
Je ne lui avais pas dit que j’avais vu cette armure. Car j’avais fouillé sa demeure, alors qu’elle m’offrait soins et hospitalité depuis plusieurs semaines à présent.
C’était presque un soulagement pour moi de la voir revenir le soir avec le coucher du soleil qui faisait luire ses cheveux roux nattés. Sa façon même de s’habiller n’était pas commune, à vrai dire elle se vêtait comme un homme, mais cela n’enlevait rien à sa beauté. Au contraire, je pense que si elle s’habillait élégamment et avec raffinement, cela enlèverait à sa nature sauvage. Elle ne ressemblerait alors qu’à une poupée.
Elle prenait soin de moi, elle pensait mes plaies, changeaient mes pansements, mais l’on sentait qu’elle n’était pas une infirmière née.
Je voulais tellement lui poser des questions sur ce qu’il s’était passé entre mon évanouissement et mon réveil ici. Mais son regard m’imposait le silence sur ces événements. Elle avait quelque chose d’enivrant, mais je ne saurai dire quoi.
Il faudra bien cependant qu’un jour, elle m’en parle, que l’on se parle tout court. Car en vérité, nous n’échangions pas grand-chose.
Elle s’occupait autant de moi qu’elle m’ignorait parfois. Elle semblait sujette à des sautes d’humeur, cela se voyait sur son visage, et aussi dans son attitude. Elle s’asseyait dans son fauteuil d’un air maussade et ne manquait pas de lancer son verre ou tout objet qu’elle avait dans la main, au feu. Puis elle se frottait le front d’une de ses mains, comme si une douleur au crâne la prenait. Par la suite, elle quittait la maison et je ne la revoyais plus avant le lendemain. À vrai dire, elle ne dormait pas dans la maison.
Est-ce ma présence ? Quoi qu’il en soit, elle semblait prendre plaisir à dormir dehors.
Avec le temps, je reprenais des forces, et il m’était à présent possible de me déplacer à ma guise sans avoir ses horribles malaises qui me tourmentaient auparavant.
Dans quel était de faiblesse j’étais, cela me faisait honte. J’étais faible, infirme et ignorant. Je me dégoûtais. Quelle horreur c’était pour moi, de voir ma manche blanche pendre dans le vide, telle une guenille, là où devraient se trouver ma main et mon avant-bras droits ! Il était tellement humiliant pour un homme comme moi de devoir demander de l’aide, en particulier pour des travaux des plus simples, comme couper sa viande, soulever un objet et tenir une arme. Je ne suis plus rien.
Je reprenais des forces, mais je me murais aussi de plus en plus dans mon silence. La honte et l’humiliation me rongeaient. Et puis il y avait elle. Salyna.
Sans le savoir, elle m’humiliait tous les jours. Je passais à présent mes journées à l’extérieur de la maison. Elle était, comme je le pensais, au milieu de la forêt, et une rivière coulait tout près. Ses eaux étaient vives légalement plus en aval de la maison.
Il y avait aussi un grand potager que la jeune fille cultivait avec soin et labeur. C’est en ça que c’était humiliant pour moi. La voir ainsi suer pour les travaux de tous les jours : bêcher, couper du bois, transporter de l’eau. Tout ce que je ne pouvais pas faire, et que je ne pourrai sûrement plus faire à cause de mon infirmité.
Cependant, jamais elle ne semblait se plaindre ou vouloir de mon aide. Elle le faisait c’était tout. Au début je trouvais ça scandaleux de la voir ainsi transpirer et sale, mais avec le temps, elle semblait épanouie. Je la trouvais de plus en plus enivrante. Mon coeur ne battait pas de la même façon selon qu’elle était présente ou pas, que je la visse ou non.
En son absence, il ne semblait pas différent de l’habitude. Calme et serein, mais lorsque je pensai à elle, une drôle de sensation m’envahissait. Comme une vague au travers de mon corps.
Lorsque je la savais présente, mais hors de ma vue, je guettais son arrivée comme un enfant, souvent sans m’en rendre compte, et lorsque cela arrivait, j’avais honte de moi. La peur m’envahissait, mon coeur se serrait et semblait ralentir.
Tout était différent lorsqu’elle était là. Mon coeur s’emballait, surtout lorsqu’elle me changeait mes pansements. Son odeur me serra l’estomac, et lorsque ses yeux bleus me regardaient, je me sentais encore plus diminué que je ne l’étais.
Quelle humiliation !

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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptySam 8 Oct - 14:34

À présent, toutes mes blessures étaient guéries, sauf le moignon de mon bras. Le dégoût envers ce bout de chaire n’avait pas changé. Salyna, elle ne semblait nullement toucher par ma plaie. Ses mains douces manipulaient mon bras avec une délicatesse particulière, les douleurs que je ressentais parfois étaient adoucies par son parfum. Parfois je n’avais qu’une envie, plonger mon visage dans ses cheveux flamboyants, de passer ma main au travers de ses mèches. Cependant, je m’y refusais. C’était indécemment de ma part et je m’obligeais à enfouir ses sentiments et ses envies au fond de moi.
Quant à elle, hormis ses sautes de mauvaise humeur, elle semblait tellement impassible avec moi. Impossible de savoir si elle ressentait quoi que ce soit à mon égard. Et elle ne me parlait toujours pas alors que je voudrais savoir, au moins ce qu’il m’était arrivé. Si elle voulait dissimuler quelques secrets sur elle ou son passé, à sa guise, mais j’avais le droit de savoir ce qu’il m’était arrivé.
En cette fin de soirée ensoleillée, je la trouvais assise sur un arbre qui tomba dans l’eau de la rivière en amont de la maison. Son pantalon était relevé jusqu’à ces genoux, ce qui laissait voir ses mollets. Ils étaient forts et à ma grande surprise des traces d’anciennes griffures s’y trouvaient. Ses pieds trempaient tranquillement dans l’eau. Elle observait les feuilles qui flottaient à la surface, le regard vague. Elle semblait être absorbée dans un autre univers.
Elle leva la tête lorsqu’on mes pas firent craquer les brindilles sous mes pieds. Elle ne dit rien, ne semblait pas gêner par ma présence. Elle me fit même signe de venir m’assoir sur l’arbre. Le doute m’envahit. Et si je n’avais plus l’équilibre pour marcher sur le tronc jusqu’à elle ? Je n’avais nullement besoin de m’humilier une fois de plus en trébuchant dans l’eau peu profonde.
Après une brève hésitation je pris mon courage à deux mains et me lançait. Elle m’observa tout le long de ce supplice. Ce regard me sembla tellement dur, alors qu’en réalité ses yeux étaient d’une douceur dans lesquels l’eau se reflétait. C’est avec prudence que je m’assis à ces côtés, soulager de ne pas être tombé.
Je baissai les yeux sur ses pieds nus qui caressaient délicatement la surface de l'eau en dessinant des sillages dans le courant. Ses mains étaient posées sur le tronc d'arbre, une vague étrange me submergea alors. La terrible envie de déposer ma dernière main disponible sur la sienne. Mon regard se fixa alors droit devant moi. Ne plus penser à elle.
Je n'arrivais plus à trouver le souffle ni les mots pour lui poser les questions qui me brûlaient les lèvres. Pourquoi était-ce aussi dur à dire ? Les paroles sont elles toujours aussi difficiles à prononcer ?
Et comme si elle avait lu dans mes pensées, elle prit la parole.
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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptySam 22 Oct - 20:24

« Je vous ai trouvé presque mort après le combat. Vous gisiez dans votre sang et la terre. Je suppose qu'on vous a laissé pour mort, vu la quantité de sang qu'il y avait autour de vous. J'ai tâté votre pouls et j’ai constaté qu'il battait encore. Alors j’ai stoppé l'hémorragie de votre bras et je vous ai hissé sur mon cheval, après vous avoir déchargé de votre armure. Je pensais que vous ne survivriez pas.
Je sais que les chevaliers, même s'ils sont encore forts, se laissent dépérir après un échec comme le vôtre. Le sens de l'honneur d'un chevalier lui interdit-il donc de vivre avec la défaite ? Mais il y a une vie après la défaite.
Si celle-ci se fait selon les règles de l'art et du code de l'honneur, il n'y a nulle honte à avoir. Maintenant il va falloir que vous réappreniez à vivre. En cela je peux vous aider.
Je vous ai soigné, comme j’ai pu. J’avais déjà soigné ce genre de blessure par le passé. Vous êtes un patient calme et silencieux. Et vous avez survécu, c’est que malgré votre honte, vous avez envie de vivre. J’ai vu des hommes se laisser dépérir pour moins que cela. Cependant, la blessure la plus dure à guérir ne sera pas celle de votre bras. »
Elle posa alors ses yeux bleutés sur le bras droit du chevalier. Celui comme honteux du regard qu’elle portant sur lui, le poussa dans son dos, comme pour le caché à sa vue.
« Ne le caché pas. Je l’ai nettoyé, soigné, bandé, je sais à quoi ressemble votre bras. Et votre corps également. Elle eut un petit sourire au coin des lèvres
“Vous pensez que vous ne valez plus rien à cause de votre défaite et de la perte de votre bras. Mais, posez-vous cette question : à quel âge avez-vous vaincu votre maitre pour la première fois ? 15 ? 17 ? 20 ans ? Vous aviez alors le droit de le tuer non ? Mais en bon apprenti, vous ne l’avez pas fait. À quoi bon ? N’avez jamais pensez, qu’outre la fierté de vous avoir bien formé, votre maitre se sente humilié que vous l’ayez surpassé ? Votre défaite est celle d’un maitre. Hormis que celui qui vous à trancher le bras pour que vous ne représentiez plus une menace pour son ambition démesurée.
Et sans paraitre insolente : vous pensiez réellement ne jamais être défait par un plus jeune que vous ? ”
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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptyJeu 3 Nov - 21:04

Ce fut comme un vague qui monta jusqu'à mes joues. Elle m’avait mis à nu dans le sens strict du terme. Je restait figer pendant un temps inconnue. Et l’on aurai dit que Salyna, tel une flèche, c’était également figer. Elle m’observait de ses yeux froids, mais elle ne laissait paraitre aucune émotions.
Voulais-je vraiment vivre ? Je gardais le visage baissé à regarder l’eau couler. Je revis alors toute cette atroce scène : le visage enfantin de mon vainqueur, mon sang se répandre et surtout mon bras sectionné. Puis, comme une illumination, je su. J’ai eu peur ! Tellement peur de continuer à vivre ! Je n’étais écrouler sur moi-même. Qu’allais-je devenir ? Oui j’avais perdu…. Mais au fond de moi, ne savais que ça arriverai …. Dans cette plus infime parti de mon âme, celle que j’ai toujours caché et séquestré…. Je savais qu’un jour, je finirai genoux à terre.
Comme j’avais été sot et aveugle ! Moi aussi j’avais humilier mon maitre. Non, je l’avais vaincu dans un combat loyale ….. Par tous les armes …. J’aurai pu le tuer ! Oui, lorsque je lui ai fait lâcher son épée et, mit la mienne sous sa gorge. D’un geste sec, j’aurai pu l’égorger … C’est d’ailleurs ce que je faisais sur un champs de bataille …..
Mon vainqueur n’avais pas eu la clémence d’un élève envers son maitre. Normal, je ne l’étais pas. J’ai juste perdu ….. perdu une bataille ce jour là. Mais pourquoi ne pas m’avoir tué ….J’aurais du mourir de ma blessure …. Je devrais être mort. Je le serai si elle ne m’avais pas sauvé.
Mon regard se porta sur ses pieds qui baignaient dans l’eau. La peau avait blanchit et fripé. Elle les balançais d’avant en arrière, comme si elle marchait. Puis je vis passer un poisson. Je le suivi des yeux et c’est alors qu’un nouvelle flèche me traversa. De fin rayons de soleil perçaient entre les feuilles jaunissantes et scintillaient à la surface de l’eau. Le bruit calme de l’eau et cette magnifique vision me firent un choc. Je n’avais jamais rien vu de tel.
Je vais être mort ! Oui, cela devait être la seule explication ! J’étais mort ! Et cette vision c’était l’Eden ! Et Salyna, cette si magnifique jeune fille, était la mort !
J’eus soudain peur de la regarder en face. Et si maintenant que je savais la vérité, elle avait repris son visage squelettique ?
Je fermais les yeux et relevais la tête. Et soudain en me redressant, tel un maladroit, je glissait sur l’arrière du tronc sur lequel j’étais assis. J’aurai eu mon bras, je me serai retenue sans difficulté. Mais je basculais et me retrouvais les fesses dans l’eau.
La sensation de fraicheur de se contact avec la rivière me rappela que j’éprouvais des sensations. Je ne pouvais pas être mort !
Puis je l’entendis rire.
Salyna, elle riait aux éclats. Je la vis tout sourire. Elle était rayonnante. A cet instant le soleil ne peu rivaliser avec sa beauté.
J’avais été humilier, frôler la mort, perdu tous mes repères et j’étais infirme. Mais à cet instant, je su que tant qu’elle m’aiderai, qu’elle m’épaulerai, qu’elle me sourirai ou qu’elle me hurle dessus lors de ses sautes d’humeur, je voulais rester près d’elle. Tout savoir d’elle.
Je l’aimais.
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MessageSujet: Re: [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours]   [Nouvelle] Le Chevalier (tous public) [En Cours] EmptyLun 2 Jan - 15:46

Je repris petite à petit goût à la vie. Je ne ressentait plus rien, hormis cet amour pour Salyna. Parfois j’en avais presque honte ! J’avais l’impression d’être une pucelle face à un preux chevalier. Mais ce n’était pas totalement faux après tout. Je commençais une nouvelle vie, vierge de toute défaite ou humiliation. Et elle, elle était tel un Prince qui me secourrai dans les moment les plus dangereux. Elle était d’une patience et parfois d’une délicatesse sans nom. Ce qui contrastait beaucoup avec ses humeurs. Lorsque cela arrivait, elle quittait la pièce dans un fracas et ne réapparaissait que bien plus tard. Je me demandais toujours ce qu’elle faisait dans ses moments là …. Et elle parlais toujours aussi peu. Ce qui était frustrant. Car je voulais savoir ! L’armure dans son placards, ses marques sur ses jambes…. Mais c’était le silence.
Je réappris à faire toutes les taches du quotidiens sans mon bras. Ce fut parfois difficile. Mais je réussis à m’habiller seul, à manger sans que Salyna n’intervienne. Je me débrouillais à présent assez bien seul.
Cela faisait à présent plusieurs mois que je vivais chez elle. Elle avait fabriqué elle-même de nouveaux meubles. Elle avait construit notamment un deuxième lit qui vint se superposé à son ancien lit que j’occupais. J’avais espérer avoir un lit agrandit, afin de dormir auprès d’elle. Mais elle manifestait toujours une certaine distance. Lorsque je lui avait demander si elle voulais reprendre son lit, et moi je prendrai celui du dessus, elle m’avait répondu : Je préfère être au dessus. Et j’avoue avec honte, qu’une image sexuelle me passa par l’esprit. Cela se produisait de plus en plus souvent. Mais il serai mentir de dire que je n’avais pas envi d’elle.
Le voyait elle ? S’en doutait elle ? En tout cas, elle ne laissait rien paraitre. Ses yeux bleus semblaient toujours si froid, mais aussi tellement doux en même temps.
Le temps passait, l’hiver arriva, ce fut l’occasion de longue soirée devant le feu, réchauffés par les flammes. Ce fut peut être le moment où elle fut la plus loquace. Mais elle ne parlait pour autant dire pas d’elle-même ou pas du passé. Elle racontait des petits événement anodins. Les animaux de la forets, les plantes médicinales, elle m’en appris d’ailleurs beaucoup à ce sujet. Elle lisait aussi à voix haute certains des livres qu’elle avait. Il y avait des histoires de toutes sortes, dont certaines que je n’avais jamais entendus.
Parfois j’avais l’impression qu’elle connaissait autant de chose sur la nature que sur ma vie. Mais d’elle je ne savais toujours rien. Je présumais qu’elle ne devais pas être notre contrée, car elle savait tellement de chose de l’autre coté des montage de l’Est, que j’en vins à conclure qu’elle venait de là-bas. Et le mystère qui l’entourai me passionnait. Finirai-t-elle par me parler ? Je l’espérais.
Je ne savais rien, d’elle, mais je compris aussi qu’elle devait dissimuler, elle aussi une lourde blessure….
Souvent aussi le soir, je la regardais travailler sur quelque chose de bizarre avec des lanières de cuire. Puis elle se mit à sculpter un moreaux de bois, qui au fur et à mesures des tailles, prit la forme d’un avant bras et d’une main. Elle assembla le tout pour former une prothèse qu’elle m’installa. D’un coup, cela fit étrange d’avoir à nouveau un bras. Elle me donna également de la cire d’abeille, et me conseilla d’en imprégner le bois. Il fallu de nombreuses petites retouches avant que cela ne me siée correctement et sans inflammation dû aux frottements.
Il existait à la fin de l’hiver, une vrai complicité entre nous.
Alors que le printemps commençais à pointer, que les premiers buissons commencèrent à bourgeonner, elle me posa une question qui fit se stopper le monde.
«J’ai terminé ma mission avec toi. Maintenant que tu es pleinement rétablis et autonome, que comptes tu faire ? »
J’ouvris grand les yeux. Je n’avais jamais imaginer autre choses que de rester ici …. Auprès d’elle. Elle me regarda de ses yeux turquoises mais toujours sans la moindre expression sur ses traits. Et ces paroles revinrent à mes oreilles comme le claquement d’un fouet : Maintenant il va falloir que vous réappreniez à vivre. En cela je peux vous aider. Maintenant ….. Oui à cet instant, à ce « maintenant » elle m’a aider. Mais dans ses paroles il n’y avait pas de « après ». Et maintenant, elle avait finis de m’aider.

Je devais faire mon « maintenant » moi-même …..
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