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 le prêtre aux arbres [finit]

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salyna cushing-price
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le prêtre aux arbres [finit] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: le prêtre aux arbres [finit]   le prêtre aux arbres [finit] - Page 2 EmptyMer 31 Aoû - 23:14

Chapitre 25 : La lettre



Plus le temps passait, plus Salyna se retrouvait seule. Elle avait très mal pris ce que Barruth lui avait suggéré et donc elle ne lui rendait plus visite. Pour elle, il y avait maintenant trois camps dans cette guerre : Les Rïlthded, les Rebelles et elle.
À présent, elle menait elle même ses propres actions contre ses ennemis, en particulier contre Freihred.
Ce qu'elle voulait c'était lui pourrir la vie, le rendre fou. Et ça, elle savait très bien le faire, c'était même sa spécialité.
Elle se glissait comme de l'eau à travers le sol dans le château, elle saccageait tout, indisposait ses repas, narguait la garde et s'échappait comme l'air entre les feuilles des arbres.
Elle humiliait ses hommes en plein milieu de la Cité. Qu'ils soient à 2, 3 ou 4, elle les mettaient tous à terre, le tout acclamée par la foule qui lui faisait une hais d'honneur lorsqu'elle s'enfuyait à l'arriver d'un bataillon ou de renfort. Même Bromvel n'arrivait plus à l'approcher.
On lui avait confier beaucoup de travail administratif à faire et donc il arrivait sur les lieux des affrontements toujours trop tard et quand il errait dans la forêt dans l'espoir qu'elle lui tombe dessus : rien.
Et une fois qu'elle avait pénétré dans la forêt, impossible de penser la retrouver.
Et plus ça allait, plus elle semblait insaisissable et ça, Freihred ne le supportait pas.
Comment une simple femme pouvait elle lui glisser entre les mains aussi facilement ? Il regrettait amèrement cette fois où, à 16 ans, elle s’était jetée sur lui pour le tuer ; il regrettait de ne pas l'avoir tué sur le champ, au lieu de la torturer avant qu'elle ne se fasse libérer par ses amis rebelles. Il maudissait ce jour.
Et c'était sur Bromvel qu'il passait sa colère. Car LUI, il aurait eu mille occasions de la tuer ou de l'enfermer, mais au lieu de ça, il avait traité avec elle ! Cette sauvageonne !
Le Général subissait les colères de son supérieur en silence. En même temps il n'avait pas trop le choix. Il savait très bien que s'il le contrariait trop, il le renverrait au pays.

De quoi enfoncer le clou dans la botte de Freihred, les rebelles se faisait également de plus en plus virulent ? De nombreux sabotages, aussi bien sur terre lorsque les chargements de munitions étaient détruits lors de leur transport vers des villages plus isolés, que sur mer, alors que les bateaux étaient coulés avant même d'approcher des côtes du Pays du Chêne.
Peut-être que la guerre arrivait enfin à un tournant, c'est ce que Salyna espérait.

Ce jour-là, Salyna avait (encore) pénétré dans le château au nez et à la barbe des gardes.
Elle était passée par les cuisines afin de voler de la viande séchée (c'était quand même moins chiant que de la préparer, soit même) et maintenant elle déambulait dans les couloirs en boulottant une pomme comme si elle était chez elle.
Mais, et c'était bien là son principal défaut, elle se sentait trop vite en confiance dans se château qu'elle connaissait si bien, et ne se méfiait plus assez.

Bromvel discutait, dans la cour intérieure, avec quelques soldats qui reprenaient du service après une violente altercation avec la jeune fille. Et alors qu'il leur donnait leurs instructions, il la vit passer à une fenêtre.
Il congédia rapidement ses hommes et s'engouffra dans l'édifice de pierre afin de lui tomber dessus au détour d'un couloir (s'il réussissait). Il finit par l'apercevoir dans un escalier qui montait à l'étage des chambres.
_*La bibliothèque... * pensa-t-il
S'il se dépêchait, il pourrait la devancer et l'attraper afin de l'enfermer dans la bibliothèque afin de pouvoir parler.
Il savait que la jeune fille prêtait l'oreille pour entendre d'éventuel bruit de pas dans les couloirs pour ne pas se faire surprendre. Il prit donc grand soin de ne pas faire de bruit avec ses bottes.vPar contre, elle, elle en faisait sans s'en soucier.
Il se mit à l'angle des deux couloirs, bien plaqué contre le mur de façon à ce qu'elle ne le voie pas, car si c'était le cas, elle n'hésiterait pas à s'enfuir dans l'autre sens, voire même de passer par la fenêtre la plus proche.
Il attendit un maximum que les bruits de pas soient au plus près, et qu'en il jugea que c'était le bon moment, il déboula sur elle.
Surprise, elle n'eut rien le temps de faire, à part lâcher sa pomme.
Le Général lui attrapa violemment la mâchoire afin qu'elle ne crie pas et aussi pour mieux la maîtriser. De son autre main, il ouvrit rapidement la porte de la bibliothèque qui était juste au coin et la poussa brutalement dans la pièce sans la lâcher.
Après ce bref instant de surprise, elle reprit ses esprits et assigna au Général un violent coup de pied dans le tibia. Mais il ne la lâcha pas pour autant. Elle essaya de le faire lâcher en lui saisissant à deux mains le bras avec lequel il la tenait.
_ » Non ! Écoutez-moi ! Je veux simplement vous parler ! S'il vous plait ! »
Elle se calma et desserra doucement ses mains du bras du Général, afin de montrer sa bonne volonté. Puis ce fut à son tour de lâcher la mâchoire de Salyna. Ils avaient tous les deux le souffle cour.
Il recula un peu afin de lui laisser un peu d'air, puisqu'il savait qu'elle avait horreur qu'il soit si près.
_ » Qu'est-ce que vous me voulez ? » ne s’énerva elle
_ » pas si fort, on pouvait nous entendre... on est en sécurité aussi. »
_ » Avec la pomme qui traîne dehors, oué, ça risque d'attirer l'attention. »
_ » Attendez, je vais voir. »
Il ouvrit la porte afin de regarder s'il y avait quelqu'un, et de ramasser la pomme à moitié manger qui gisait sur le sol.
Lorsqu'il re-rentra dans la pièce, il comprit vite son erreur. La jeune fille avait un pied sur le rebord de la fenêtre.
Il se précipita et l'attrapa à bras le corps par la taille et la retira en arrière et ils tombèrent tous les deux à la renverse. Salyna poussa un cri de colère et se dégagea de l'étreinte du Général avant de sortir son arme et de le menacer.
_ » Foutez-moi la paix ! Laissez-moi partir ou je vous tue ! »
Le Général se releva doucement avec les deux mains en évidence pour pas qu'elle ne s'énerve plus.
_ » J'ai... j'ai quelque chose pour vous.... » dit il attelant.
Il glissa doucement sa main vers l'intérieur de sa veste, mais Salyna l'interrompit. Elle savait que c'était souvent une arme à feu qui se trouvait dans les poches intérieures des grandes vestes des militaires. Elle s'approcha doucement, et voulu attraper ce que le Général avait dans sa poche, mais alors qu'elle avait saisi un bout de papier, il lui attrapa le poignet et la fit pivoter afin de lui coincer le bras dans le dos et saisit avec son autre main, le bras avec lequel la jeune fille tenait son arme. Il rabattit son arme contre la gorge de Salyna afin qu'elle n'ait pas de geste brusque.
_ » Écoutez-moi ! Écoutez-moi ! »
Il essayait de la maîtriser alors qu'elle se débattait violemment. Voyant qu'il n'arriverait à rien, il se décida, à contrecœur, de lui faire une entaille dans la gorge avec sa propre arme afin de lui montrer qu'il ne plaisantait pas. Elle poussa un petit « haaa » lorsque la lame trancha sa chaire, et elle sentit le sang couler dans sa nuque. Elle se calme alors un peu.
_ » Excusez-moi pour ça, mais il fallait bien vous calmer un peu « lui susurra t il à l'oreille.
_ » Lâchez moi ! « elle eu un mouvement vif pour se dégager, mais le Général la tenait fermement. Elle était totalement à sa merci, et chose encore pire que ça, il était dans son dos, donc elle ne pouvait le voir.
_ » Écoutez-moi... » reprit-il
_ » oui c'est ça j'ai compris, autre chose ? » répondit elle ironiquement.
_ » La guerre est finie »
_ » c’est sur que si vous me tranchez la gorge, elle sera finie pour moi, merci de l'info ! »
_ » Ce n'est pas mon intention, mais si je vous lâche, vous allez, vous, me tuer. »
Et il savait qu'elle le ferait.
_ » OK..., je lâche mon arme. » Dis elle.
Elle ouvrit doucement la main et son épée tomba au sol. Un petit geste du pied, elle l'éloigna d'elle et du Général.
_ » Content ? »
_ » Je n’ai pas confiance, alors on va rester comme ça jusqu'à ce que j'ai fini de vous dire ce que j'ai à vous dire. »
Elle essaya une fois de plus de se dégager, mais rien n’y fit.
_ » Bon alors c'est quoi vos trucs ? »
_ » J'ai écrit au Roi en votre nom. »
_ » QUOI ? »
Elle donna un coup de talon dans le tibia qu'elle avait déjà frappé en espérant que cette fois la douleur le ferait lâcher, mais non.
_ » J'ai dit que vous ne vouliez pas vous exposer, car vous craignez pour votre vie. Que vous refusez de traiter avec Freihred, car il a assassiné votre père, mais que vous seriez prête a le faire avec quelqu'un d'autre. »
_ » Vous croyez me faire gober ça ? Même si c'était vrai, je pourrai largement mentir sur mon identité et profiter de la situation ! Votre lettre n'a servi à rien ! »
Elle tourna sa tête par-dessus son épaule afin d'essayer de voir son agresseur. Le résultat fut qu'elle se retrouva quasiment nez à nez avec le Général. Du mieux qu'elle put elle le défia du regard.
Son regard était vraiment d'un jaune profond. Le Général trouvait vraiment ses yeux magnifiques, telles deux topazes, embellies encore par des mèches de cheveux bleu clair qui lui traversaient le visage.
_*Elle est si belle*, pensa-t-il en la voyant ainsi. Il eut envie de l'embrasser. Mais le souvenir de sa précédente tentative le fit se retenir.
_ » Non justement ! Ça n'a pas été en vain ! J'ai la réponse, là dans la poche.... attrapez là. »
En la guidant avec sa propre main, il fit attraper à la jeune fille le bout de papier qu'elle avait commencé à saisir quelque instant plus tôt.
Puis elle la lut.
Lorsqu'elle l'eut fini, le Général la sentit se détendre sous son étreinte. Il desserra alors les poings pour la laisser libre. Elle ne réagit pas immédiatement, elle était trop plongée à relire cette fameuse lettre.
Il la contourna afin de voir son visage. Elle était au bord des larmes et ne cessait de parcourir le papier des yeux.
Et il y avait de quoi. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle lisait.
Il était écrit que, selon la volonté du frère du Roi en charge de la pacification du Pays du Chêne, si la jeune princesse était encore en vie comme on le lui avait prouvé, elle était libre de circuler comme bon lui semble entre les deux Royaumes, et d'entamer des négociations avec le Haut Commandement qu'elle désirait. Et que par conséquent, le pays n'était plus une région de Rïlthded, mais une sorte de colonie semi-indépendante dont le statut serait l'enjeu des négociations mener avec la Princesse. Et que jusqu'à l'arrivée du Chancelier, cette personne était intouchable.

Après l'avoir relu plusieurs fois, elle releva la tête et essuya le rebord de ses yeux. Elle ne tourna vers le Général, mais elle ne savait pas quoi lui dire. Elle était sans voix. Ne sachant que dire, elle relut une nouvelle fois la lettre. Mais cette fois son visage s'assombrit puis elle releva la tête violemment vers Bromvel.
_ » C'est une fausse ? C'est ça ? Vous vous foutez de ma gueule pour que je vous facilite la tâche ? Hein ? » s'énerva-t-elle
_ » non ! Non c'est la réalité ! La guerre est finit Salyna ! »
Elle était complètement perdue à présent. Elle alla s'assoir sur l'un des fauteuils qui se trouvaient dans la bibliothèque. Elle était soudain devenue pale et se senti nauséeuse.
_ » Ça va ? » s'inquiéta Bromvel.
_ » Oui... heu.... enfin je crois... c'est si.... enfin..... je «
Elle ne savait vraiment pas quoi dire. Elle resta silencieuse encore un moment puis reprit ses esprits.
_ » Freihred est-il au courant ? » demanda-t-elle avec gravité.
_ » Non, et il faudra lui faire croire que c'est vous qui avez envoyer la lettre, non moi. »
_ » Très bien.... Merci Général. »
Son coeur battait à tout rompre et elle se sentit plus libre, comme si une charge lui avait été retirée des épaules.
_ » Bon, je crois qu'il est tant d'aller faire chier notre très cher Commandant » repris elle avec un sourire jusqu'aux oreilles.
Avant de quitter la pièce, elle s'arrêta à hauteur du Général.
_ » Général, je... Merci. »
Elle lui tendit sa main.
_ » Ami ? »
Ce dernier sourit et lui serra la main en lui répondant : ami.
Puis elle s'éloigna à reculons en lui souriant. Comme un enfant à qui on venait de donner une sucrerie. Puis elle quitta la pièce en courant.
Elle se précipita en courant dans le bureau de son ennemi qu'elle allait enfin mettre à terre.
Sur sa route, elle bouscula plusieurs gardes, avant d'enfoncer la porte du bureau de Freihred comme une sauvage, et de s'assoir sur son bureau comme une invitée.
Surpris et débouté par cette entrée peu ordinaire, il appela tout de suite les gardes avant de pointer son arme sur elle.
_ » Sale petite garce ! Tu ne t'en tireras pas comme ça cette fois. » Rugit-il ?
_ » Hé si ! Car je suis intouchable ! »
Elle lui fit son plus beau sourire niais en lui mettant la lettre sous les yeux.
Il se saisit de la lettre et la lue.
_ » Cette lettre n'a aucune valeur ! Je vais te tuer sale garce ! »
_ » Si vous me tuer, vous aurez de graves problèmes, vous n'étés pas le premier à qui je montre cette lettre. »
C'est à ce moment précis que Bromvel, faisant semblant d'arriver alerter par les cris des soldats arriva dans la pièce.
_ » Je reprends mes négociations avec le Général Bromvel. Quant à vous commandant, vous pouvez rester maître de vos troupes, ça ne me gêne pas. Mais au premier écart, je vous fais mettre en prison jusqu'à l'arrivée de votre Chancelier. Est-ce bien clair ? »
Freihred bouillonnait, son arme était toujours pointée sur la jeune fille. Sa main tremblait de colère, et il finit par baisser son pistolet.
_ » Est-ce bien clair ? » reprit-elle.
Un « oui » à peine audible sorti alors de sa bouche.
_ » Pardon, j'ai pas très bien entendu ? Oui qui ? »
Elle voulait l'entendre dire, elle voulait l'humilier devant ses hommes qui étaient sur le pas de la porte et qui regardaient la scène incrédule.
_ » Oui...... Princesse. »
_ » Merci, Commandant. »
Elle descendit alors du bureau et s'adressa à Bromvel.
_ » Général, faites diffuser la nouvelle partout dans le pays, et que des festivités sont organisées. Et renseigner vous savoir quand votre Chancelier arrive qu'on puisse organiser un accueil digne de se nom.
_ » Bien, Votre Majesté. Garde ! Garde-à-vous. »
Tous les soldats se mirent alors en ligne et laissèrent passer la jeune fille comme si de rien n'était.
Et, pour la première fois depuis des années, elle sortit par la grande porte principale du Château.

La nouvelle se diffusa rapidement, et de nombreuses fêtes furent célébrées. Tout le peuple était en liesse.
Le premier à féliciter Salyna fut Barruth, à qui elle avait pardonné pour ses propos.
Bromvel qui était déjà apprécié fut respecté à partir de ce moment.

Tout allait bien, sauf pour Freihred. Il ne supportait pas cet affront qu'on venait de lui faire, et ne pensait qu'à une chose : se venger.


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MessageSujet: Re: le prêtre aux arbres [finit]   le prêtre aux arbres [finit] - Page 2 EmptyMer 31 Aoû - 23:29

Chapitre 26 : nouvelle Ère


Salyna se délectait de son nouveau statut. Elle pouvait pleinement pourrir Freihred sans le moins risqué de représailles.
L'autre jour, après qu'il est plus, elle avait bien fait barboter ses bottes dans la boue avant d'aller dans son bureau alors qu'il travaillait et sauter à pieds joints sur ledit meuble, et couvrir tous les documents qui s'y trouvaient d'une épaisse couche de terre brune.
Et aujourd'hui, elle était tranquillement accouder à une fenêtre avec de petits sacs bizarres à ces côtés.
C'est comme ça que la trouva Bromvel un très bel après-midi.
_ » Saly ? Qu’est ce que tu fais ? »
_ « Chut ! Viens sans faire de bruit »
_ « Houaaa, mais ça pu ! C’est quoi ce truc !? » s’exclama-t-il en arrivant à son niveau ?
_ « Des boules à purin, ou boules puantes made in Salyna. Tiens regarde ! »
Elle en saisit une, et se pencha bien à la fenêtre de façon à ne plus toucher le sol avec ses pieds. Bromvel se pencha également pour voir ce qu’elle faisait. Il vit alors que Freihred se trouvait juste en dessus en train de discuter avec un soldat. C’est alors que la jeune fille lâcha sa boule, qui alla s’exploser en plein sur la tête du Commandant.
Elle se rentra vite et se cacha au pied de la fenêtre, morte de rire et surtout très fière d’elle. Le Général quant à lui, essayait de ne pas se mettre à rire de cette mauvaise farce, mais il en avait terriblement envié et eu du mal à le dissimuler.
_ « Franchement, c’est plus de ton âge ce genre de bêtises. » La sermonna t il sans vraiment de conviction.
_ « Ho, hé ! Ça sa ! Je rattrape mes années perdues. Tu voulais quelque chose ? »
_ « Oui, j’ai reçu une lettre, le Chancelier devrait prendre le bateau qui par dans deux jours, donc il devrait être vite là. Il faudrait penser à son accueil. »
Elle soupira, car elle n’avait nullement envie de s’occuper de ça maintenant, avec un beau temps pareil, elle avait plus envie d’aller vadrouiller dans la forêt.
Elle fit donc semblant de suivre son ami dans son bureau, mais au détour d’une fenêtre qui donnait sur un toit, elle s’y précipita.
_ « On s’occupera de ça demain ! » lui cria-t-elle en s’éloignant comme un petit singe.
*Elle est insupportable*, pensa-t-il en la voyant disparaître derrière le mur d’enceinte.

Comme elle n’était plus traquée, elle avait le temps de se consacrer un peu à son apprentissage des Arbres. Elle réapprit bien comme il faut son langage runique. Puis elle récapitula ce qu’elle savait faire avec les Arbres :
_ leur parler, ça elle savait plus ou moins selon les espèces et l’ancienneté,
_ faire germer des graines
_absorber des connaissances grâce à ses cheveux
_et faire légèrement bouger les racines.
Dans le fond, elle se disait qu’elle ne savait pas faire grand-chose. Elle se rappelait ce que l’ancien grand prêtre pouvait faire. Il était en parfaite symbiose avec la nature et les Arbres. Il pouvait déplacer la forêt entière s’il le voulait. Mais c’était un long travail de patience.
Elle passa le plus clair de son temps à discuter avec celui qu’elle appelait « son Arbre », c'est-à-dire celui qui lui servait de toit. Et il lui racontait des histoires plus ou moins vraies, que le temps avait plus ou moins altérées.
Ravie de pouvoir s'entraîner d'étayer ses connaissances, elle passait maintenant beaucoup plus de temps dans la foret que jamais. Elle n'avait pu besoin de veiller sur la Cité à présent.
Mais ses nouvelles obligations la rattrapaient toujours. Barruth était bien là pour le lui rappeler.
Et en ce moment, il fallait préparer l'arrivée du Chancelier de Rïlthded, car il ne fallait pas oublier qu'il avait entre ses mains le pouvoir de tout refaire basculer.
Les négociations autour de la table étaient tendues, car Freihred y assistait également en tant que chez militaire, c'était donc lui qui serais chargé de la sécurité.
Salyna n'aimait pas du tout cette idée, car il aurait pu préparer un sale coup contre l'homme en question et tout rejeter sur elle. Mais en même temps, il serait mal avisé de sa part de démontrer son incompétence et celle de ses hommes.
Puis Bromvel serait aussi là pour veiller que tout se passe bien. Il sera aussi chargé avec Barruth de prépare un accueil mixte, c'est a dire des cérémonies des deux pays.
Quant à Salyna, elle décida qu'elle se chargerait de prouver son statut de Princesse, et donc elle devait, malgré une grande réticence, se replonger dans les bonnes manières.
Une fois tous les détails plus ou moins réglés, chacun s'attela à sa tâche.

Salyna regroupa tous les papiers, les documents, les témoignages des anciens soldats et amis de ses parents. Elle dépoussiéra aussi plusieurs tableaux, gravures et autres dessins qui la représentaient avec ou sans ses parents. Ce fut un travail très éprouvant et émouvant à la fois. Reconstituer tout ce passé douloureux. Mais elle se réjouissait aussi de retrouver le visage de ses parents, de ses sourires qui avaient disparu depuis des années maintenant.
_ » Heu Salyna... »
Barruth venait d'apparaître sur le pas de la porte, alors que la jeune fille était à moitié plongée dans une vieille malle de vêtements qui avaient appartenu à ses parents.
_ » Oui ? Qu'est ce qu'il y a ? »
_ » En fait, c'est bien que tu sois en train de fouiller celle malle, je voulais justement te parler de la tenue que tu devrais porter pour l'arriver du Chancelier. »
_ » Je sais déjà ce que je vais porter. »
_ » Tu va mettre une robe de ta mère ? » se réjouit il, alors que la jeune fille venait de sortir pour mieux contempler une des plus belles robes qui s'y trouvait.
Elle se retourna vers lui en levant un sourcil, l'air consterné.

Puis le grand jour arriva. Le bateau accosta en début d'après-midi. L'accueil fut chaleureux et le Chancelier sembla déjà conquis par les paysages qu'il avait vus depuis le navire.
Des soldats des deux camps longeaient la route qui menait, sur la grande place du village où le Chancelier souhaitait faire un discourt.
Les présentations de Salyna et Barruth furent assez brèves, car l'homme déclara que ce serait l'un des sujets principaux des négociations.
Bromvel et Freihred saluèrent militairement leur supérieur.
Puis la petite troupe regagna à cheval la Cité. Le Chancelier fut très surpris et intéressé par le cheval corné que montait la jeune fille, qui ne manqua pas de lui expliquer de quoi il s'agissait.
Et celui-ci la remercia en la complimentant sur son élégance peu commune chez une femme.
Malheureusement pour Barruth, Salyna n'avait pas mis l'une des magnifiques robes qui faisaient de sa mère l'une des plus belles femmes du Royaume. Au lieu de cela, elle s'était vêtue du tenu d'apparat militaire de son père (moins les signes de grades qu'elle ne possédaient pas).
Le costume était composé d'un pantalon blanc comme neige avec deux lignes vertes et or sur les coutures extérieures. Le pas du pantalon était rentré dans deux magnifiques bottes d'un noir luisant (sûrement qu'elle avait dû les cirés la moitié de la nuit.) Le haut de son uniforme était semblable au pantalon, et un col relever lui cachait le cou. C'est à cet endroit qu'on cousait les lignes de grades, mais Salyna les avait délicatement ôtés, car elle ne voulait pas s'exposer avec. Ses cheveux étaient fortement tressés, mais aucune mèche ne venait cacher ses cicatrices.
Ils ne mirent pas longtemps à remonter à la ville. Pendant la route, le Chancelier discutait avec Freihred, et Salyna avec Bromvel, à qui elle confia qu'elle ne se sentait pas en sécurité. Ce dernier lui répondit qu'elle était parano. Ce qui ne la rassura pas plus....

Le Chancelier fut gaiement accueilli par la foule qui se massait sur la grande place. Puis il monta sur l'estrade qui lui était destinée afin de prononcer son discours.
Il remercia la population pour cet accueil digne d'un roi, précisa-t-il. Puis il commença à discourir sur l'avenir du pays, de ce qui allait se passer. Il cita Bromvel pour l'excellent travail qu'il avait fait (tonnerre d'applaudissements), et Freihred pour sa direction militaire (tonnerre de huée). Mais lorsqu'il voulut en arriver à Salyna, un coup de feu retentit.
Les chevaux se cabrèrent apeurés par le bruit sourd. Freihred s’était jeté sur le Chancelier pour le protéger et Bromvel essayait de calmer son cheval tout en donnant des ordres à ses hommes.
Puis il se tourna machinalement vers Salyna. La licorne faisait des petits pas sur place. La jeune fille quant à elle, était légèrement penchée en avant sur sa monture. D'une main elle tenait la selle et les rênes, et son autre main tenait sa gorge, d'où coulait du sang.
Son visage affichait une grande douleur, ses yeux étaient exorbités, et sa bouche ouverte et elle ne semblait pas réussir à respirer. On entendait des petits bruits d'une respiration saccadée, mais qui n'arrivait pas au bout de l'inspiration, des sons qui ressemblaient à des « heu....... »
La foule courrait dans tous les sens et la licorne, de plus en plus nerveuse finit par s'enfuir au galop. Juste avant qu'elle ne s'enfuie, le regard de Salyna avait croisé celui du Bromvel. Ce dernier essayait de faire avancer son cheval jusqu'à la jeune fille qui n'était qu'à quelque mètre, mais la foule l'en empêchait, voir le repoussait.
Tout était confus, Barruth s'était précipité sur l'estrade pour emmener le Chancelier en sécurité, et Freihred avait disparu.
Bromvel réussit à contrôler son cheval et se précipiter aux trousses de Salyna, une partie des soldats de Barruth , ainsi que ce dernier, ne tardèrent pas à le suivre.

Pendant ce temps, Assywila galopait à tout rompre dans la foret. Salyna tenait comme elle pouvait sur la selle, mais elle oscillait dangereusement. Elle avait de plus en plus de mal à respirer. Son champ de vision se réduisait de plus en plus dangereusement. Elle luttait pour ne pas s'évanouir. Mais elle n'y résista pas et finit par fermer les yeux et se sentit tomber sans rien pouvoir y faire.
Mais la pire chose qui pouvait arriver arriva. Son pied resta coincer dans l'étrier et la licorne la traînait dans sa course.
L'animal galopa encore un long moment avant d'arriver dans une immense clairière. Enfin si on pouvait appeler sa une clairière. En fait, il n'y avait qu'un énorme Arbre, dont la cime couvrait un périmètre très important. La lumière y était tamisée par son épais feuillage. Une fois à quelque mètre de l'énorme tronc de l'Arbre, car il était vraiment énorme, peut-être cinq ou six mètres de diamètre, Assywila s'arrêta, et le pied de Salyna se détacha de l'étrier. Le visage de la jeune fille était tuméfié, griffé et couvert de bout. Ses cheveux étaient complètement emmêler et pleins de petits bouts de feuilles, branches et autres résidus. Ses vêtements étaient déchirés et rien ne laissait penser qu'ils étaient blancs à l'origine.
Salyna reprit vaguement connaissance à ce moment. Elle ne discernait que des halots de lumière que laissaient passer les feuilles. Elle n'arrivait presque plus à respirer. Tous les sons lui paraissaient lointains. Elle ne comprenait rien, ses paupières battaient frénétiquement pour rester ouvertes.
Puis soudain elle entendit : Salyna !
Elle ne savait pas d'où ça venait, elle ne pouvait même pas bouger pour essayer de voir d'où ça provenait.
Bromvel venait d'arriver dans la clairière. La jeune fille gisait sur le sol, dans un mélange de sang et de boue. Alors qu'il voulut sauter de son cheval pour se précipiter vers elle, une chose incroyable se produit.
De l'énorme Arbre, venaient de surgir des branches — lianes qui rampaient rapidement vers la jeune fille immobile sur le sol. Elles ne mirent pas longtemps avant de lui saisir les chevilles.
Bromvel eut un déclic. Il se jeta de son cheval et courut à toute jambe vers Salyna en criant son nom.
Les branches tirèrent alors la jeune fille vers l'immense Arbre. Dans leur élan désordonné, les lianes la retournèrent et Salyna se retrouva face contre le sol.
Elle leva vaguement la tête, et entre ses paupières battantes et la saleté, Salyna, vit le Général courir vers elle, sûrement en hurlant, mais elle n'entendait plus rien. Dans un dernier effort, elle tendit son bras vers lui, la main grande ouverte, comme un appel au secours. Elle venait de comprendre qu'elle était en train de mourir....
Bromvel se jeta sur le sol afin de lui attraper la main dans l'espoir de la retenir, mais il rata sa main de quelques millimètres. Il sentit ses doigts effleurer ceux de la jeune fille, mais sans pouvoir les saisir.
Et il assista, impuissant à la disparition de la jeune fille dans l'Arbre.
En effet, pendant que les lianes traînaient Salyna l'écorce de l'Arbre s’était ouverte, comme une bouche verticale dans le tronc.
Alors qu'il rampait pour réessayer de saisir la main de Salyna, les branches la levèrent et la « fourrèrent » dans l'Arbre, avant que l'écorce ne se referme sans laisser aucune trace d'une quelconque ouverture.
Et Bromvel ne fut pas le seul à voir ainsi disparaître Salyna, la cavalerie avec Barruth et Freihred arriva au moment même où elle se faisait absorber par l'Arbre.
Un silence de mort s'installa alors dans la clairière. Personne ne disait rien. Sous le choc de ce qu'il venait de voir.
Barruth fut le premier à comprendre et réaliser que Salyna était morte. Il baissa la tête et des larmes commencèrent à couler le long de sa barbe. Il ne vit pas Freihred esquisser un sourire, et heureusement pour ce dernier, car sinon il l'aurait sûrement tué sur le champ.
Bromvel s’était mis à genoux et n'osait pas relever la tête. Il ne pouvait pas croire ce qu'il venait de voir, il ne voulait pas. Non, non Salyna ne pouvait ne pas être morte ! Après toutes ses années de guerre, elle ne pouvait pas mourir maintenant, alors que la paix revenait. Puis il se décida à regarder, l'Arbre et les traces laisser sur le sol par le corps traîné de la jeune fille.
Il poussa alors un cri à la fois de rage, de désespoir et de tristesse tout en frappant le sol de ses points.
Il l'avait eu a quelque centimètres de sa main, il aurait pu, il aurai DU la sauver !




Les funérailles de Salyna furent célébrées quelques jours plus tard, sans le corps de la jeune fille. Le Pays entier fut affecté par sa disparition. Le Chancelier, qui comprit à quel point cette perte était importante déclara une semaine de deuil national. Les négociations ne reprendraient qu'après, sous la houlette de Barruth, qui se retrouvait alors le chef des armées le plus gradé du Pays du Chêne.
Une nouvelle ère s'ouvrait. Celle des négociations, celle de la paix, mais aussi celle sans Salyna.





FIN
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