et voilà une petite interview de la revue
Chenille Lecter : Bonjour la revue du chat noir. Merci de bien vouloir répondre à quelques questions. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?
Peili : Majeure et vaccinée, je suis des études en psychologie. Mes hobbies oscillent en partie entre l'ordinateur où je joue volontiers à quelques MMORPG et la lecture où mes choix sont plutôt éclectiques même si la bit-lit remplit sacrément mes étagères.
Kalimbond : Majeur et… tiens faut que je fasse mes rappels de vaccin moi, je gère le système informatique d’un magasin d’électroménager. Je suis plutôt pour ma part adepte de Dark Fantasy et voue paradoxalement un culte à Terry Pratchett. En plus de ça, j’adore râler, me plaindre et critiquer sans tenir ma langue, me faisant rapidement museler du coup… mais je me libèrerai, je le sais !!
Chat Noir : Tout pareil que mes petits camarades pour ce qui est des vaccins et compagnie. Je suis la personne qui les a odieusement exploités pour la création et la parution du webzine. Pour le reste, je travaille actuellement à un projet professionnel qui me tient à cœur, mais je ne préfère pas trop m’avancer sur le sujet tant que rien n’est encore fait ! Un peu superstitieuse parfois.
C. L. : Expliquez-nous comment est née la revue.
P. : Je n'ai pas connu les prémices du webzine qui ont vu le jour dans l'esprit de Chat Noir que je connaissais déjà avant que nous parlions de tout ça. J'ai déjà fait quelques chroniques pour un autre webzine (musique) et le principe me plaisait, donc j'ai accepté d'apporter ma pierre à l'édifice.
K : Je connais Chat Noir depuis un paquet d’années (trop si je peux donner mon avis) et ce sujet est arrivé sur la table d’un coup, sans prévenir (comme souvent en fait). Comme j’adore donner mon avis sur tout, j’ai accepté de lui filer un coup de main, pour commencer au niveau de l’esprit du ‘zine, des détails de création, puis pour sélectionner les textes à publier, une Peili plus tard, tout s’est mis en route !
C.N: La revue est née de l’envie de pouvoir découvrir et faire partager le talent de plumes francophones plus ou moins connues, qui n’en ont pas toujours la chance. Les traductions de romans étrangers tiennent le haut du pavé chez nous et les éditeurs français sont un peu frileux pour ce qui est de laisser leur chance à de jeunes auteurs francophones, mis à part quelques maisons d’édition indépendantes qui ont choisi par contre d’en faire leur spécialité. C’est dommage et c’est en grande partie pour ça que j’ai eu envie de monter ce projet. La passion pour le fantastique et les littératures de l’imaginaire en général en est l’autre moteur.
C. L. : Quels sont les difficultés, les écueils que vous avez rencontrés lors de la création de votre premier numéro ? Et à l’inverse, quelles étapes furent les plus simples à mettre en place ?
P. : Pour ma part, ce que j'ai trouvé le plus difficile a été de trouver des éditeurs partants. Nestiveqnen a été la seule à vraiment se décarcasser pour m'aider en tout cas. Le reste, j'ai survécu. Mais il faut dire que l'échange régulier entre les chroniqueurs a été un vrai plus pour pallier quelques petits obstacles.
K : Le plus embêtant pour moi a été au niveau de l’idée même, combien de texte doit-on retenir ? Combien de chroniques faire ? Sur quel thème ? Au final, la plupart de ces questions se sont réglées plus ou moins seules, entre le nombre de textes publiables et ma chronique qui est toujours attendue (désolé !!!). Le plus facile a été de regarder le Chat Noir se battre avec son logiciel d’édition, pour un peu j’aurai pris du popcorn.
C.N : Comme l’a dit si gentiment ce cher Kalimbond…, la bataille avec le logiciel de PAO, pour que le webzine soit au moins correct visuellement, a été sacrément difficile par moments ! C’était même infernal. Mais j’espère bien arriver à dompter la bête à la longue et améliorer, entre autres, cet aspect de la revue au fil des numéros. On peut faire largement mieux de ce côté-là, entre autres.
C. L. : Votre premier ATI était “Les femmes fatales”. Pourquoi ce choix ?
K : Alors là… s’il y a eu une raison, je l’ai oubliée. Chat ?
C.N : Parce que nous sommes une majorité de femmes dans l’équipe !
Blague à part, c’est un thème qui me paraissait intéressant à explorer, entre autres parce qu’il laissait la possibilité d’écrire des textes originaux, présentant d’autres visions de la femme fatale que celle qui vient à l’esprit en premier lieu. Et sur ce point, nous n’avons pas été déçus ! Notamment avec Troyenne, d’Aurélie Wellenstein, qui a été un coup de cœur et une vraie surprise. Le thème a revisité la classique vamp de manière moderne et inattendue, un vrai moment de plaisir !
C. L. : A-t-il été difficile de sélectionner des textes, des illustrations ? Pourquoi ?
P. : Nous avons eu beaucoup de participants pour la partie texte surtout. Les meilleurs étaient vraiment excellents. Certains ont vraiment décidé de prendre le temps de soigner leur travail et ça a rendu la lecture passionnante. En revanche, classer, organiser... Ça a été une vraie plaie de les départager.
K : En ce qui concerne les illustrations, nous avons eu une participation d’une qualité fantastique, le plus dur dans la sélection a été de trouver à quoi associer chaque image qui nous plaisait vraiment parce qu’il n’était pas question de ne pas les publier. Pour les textes, ça a tout de suite été plus délicat, certains sortant du lot et certains… sortant du lot. Il n’y a pas eu énormément de dilemmes comme j’avais peur que ce soit le cas, les meilleurs se détachant rapidement, mais tout de même un petit lot de texte qui nous a fait cogiter un peu pour savoir si on les mettait, si l’auteur acceptait de corriger quelques points… Dans l’ensemble tout s’est bien passé.
C.N : Je crois que tout a été parfaitement résumé par mes camarades !
C’est vrai que certains textes se sont imposés d’emblée et qu’il n’y a donc pas eu d’hésitations les concernant. Et il y en a eu d’autres que nous avons beaucoup aimés mais qui ne cadraient pas assez avec le thème et les écarter a été un crève-cœur. Le plus difficile sans doute dans l’histoire, c’est devoir dire non. Mais il faut bien le faire malheureusement…
C. L. : Vous avez été impartial sur les critiques littéraires. Vous précisez d’ailleurs dans l’édito qu’il était hors de question de brosser dans le sens du poil les maisons d’édition. Pourquoi ? Ne craignez-vous pas que cela vous nuise à un moment donné ?
P. : Les maisons d'édition sont des gens comme vous et moi, chère chenille. Si on commence à sourire hypocritement à tout le monde, ça ne sert à rien de faire des critiques d'ouvrages. Autant faire une grande affiche “Tous les livres du monde sont géniaux”. Ce serait injuste pour les bons livres que j'ai pu lire. Quand un livre ne me plaît pas, je ne dis pas que l'auteur ne pourra jamais s'améliorer, idem lorsque je souligne un manque de professionnalisme dans la mise en page. Au contraire, je ne leur souhaite que de s'améliorer en prenant en compte ce que j'ai relevé. Si ça ne leur plaît pas et qu'ils se sentent juste insultés dans leur orgueil, c'est qu'ils n'ont pas saisi le but des critiques. Il y aura toujours des gens assez intelligents pour saisir l’intérêt d'écouter le public.
K : Je n’ai pas fait de critique pour ce numéro, mais je suis d’accord avec cette idée. Si vous me permettez une expression personnelle : “Ne pas appeler une merde par son nom, ça ne masque pas pour autant l’odeur”. Nous n’avons pas créé cette revue dans le but de nous faire de l’argent, si jamais des éditeurs mécontents ne nous envoient plus leurs ouvrages au point que nous n’ayons plus rien à chroniquer et bien nous n’aurions qu’à arrêter là l’aventure ou passer directement par des auteurs comme nous avons pu le faire pour ce numéro (sans parler du fait que nous achetons aussi des livres évidemment). Par principe je suis contre le léchage de bottes même si ça peut nous desservir.
C.N : Même si une chronique reste le point de vue subjectif d’un lecteur sur un livre, livrer avec honnêteté notre sentiment suite à la lecture nous paraissait important. C’est une question de principe, comme l’a dit le monsieur juste avant.
Je ne me vois pas en train d’encenser un bouquin qui ne m’a pas convaincue, même pour faire plaisir à quelqu’un que j’apprécie si d’aventure je connais de près ou de loin son auteur. Après, il ne s’agit pas non plus de casser le travail d’un auteur (ou d’un éditeur) pour essayer d’amuser la galerie. Ce serait dégueulasse et inutile, en plus d’être irrespectueux, d’une part. Ensuite, si être aussi impartial que possible peut sans doute nous desservir, se montrer gratuitement méchant ne nous attirerait pas plus de sympathie de la part des lecteurs. J’espère que nous avons su exprimer notre avis sans tomber dans ce travers. L’exercice est difficile et il n’y a rien de plaisant à parler des points négatifs d’une lecture…
Pour finir, si malheureusement à cause d’un refus de langue de bois, nous venons à ne plus recevoir de livres publiés par tel ou tel éditeur, nous nous débrouillerons autrement !
C. L. : Il n’y a pas de critique cinématographique. Est-ce un choix de ne pas aborder cet art ou est-ce simplement par manque de temps ? Du manque de connaissance dans ce domaine ? Ou tout simplement qu’aucun film ne convenait à votre thème ?
P. : Je suis sans doute la moins cinéphile des trois.
K : Manque de temps et problème de thème sont liés dans le cas présent, nous avons fait le choix de parler essentiellement d’œuvres françaises et récentes. Rechercher un film qui corresponde aux critères de la revue et du thème du numéro aurait été très difficile. À moins de considérer que ces critères ne s’appliquent qu’aux écrits et que le cinéma et autres art n’ont qu’à répondre au thème, je doute que l’on puisse proposer de critiques de films.
C.N : Sans être spécialiste du cinéma, fantastique ou autre, j’aurais beaucoup aimé inclure au moins un article sur le sujet, mais le temps, en premier lieu, a manqué pour ça. J’avais bien un film d’horreur français en tête, bourré de zombies, avec un personnage de femme “fatale” dans son genre (pour coller au thème) et que j’avais adoré pourtant. (La Horde, de Yannick Dahan, film qui n’a rien à envier aux grosses productions américaines, au contraire ! Je le conseille vivement aux amateurs du genre qui ne l’auraient pas déjà vu !)
Ce sera peut-être pour le prochain numéro, pour lequel nous avons prévu un délai plus long entre le lancement de l’AT et la parution.
C. L. : Comme je ne suis qu’une humble chenille, j’ai dû oublier des choses. Et vous, avez-vous des choses à ajouter ?
P. : Merci à tous ceux qui s'intéressent ou s'intéresseront à la Revue du Chat Noir. Si vous avez des textes à nous proposer, des illustrations que vous avez envie de partager, n'hésitez pas, notre comité de lecture commence à avoir faim de textes et d'images.
K : Tout pareil qu’au-dessus. Nous ne mordons pas [trop] alors n’hésitez pas.
C.N : Quelque chose à ajouter… bien, merci Chenille Lecter de nous avoir donné la parole ! Merci aussi à tous ceux qui nous ont aidés, aux auteurs et aux lecteurs qui ont pris de leur temps pour lire le webzine ! J’espère que nous recevrons autant d’aussi beaux textes pour le second AT et que le numéro deux sera aussi bien accueilli que le premier. En tous cas, nous ferons de notre mieux pour essayer de l’améliorer au fil des numéros. (D’ailleurs, toute réflexion sur le sujet de la part des lecteurs est la bienvenue, le mail de la revue est là pour ça aussi, n’hésitez pas !