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 Noires Abysses

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salyna cushing-price
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MessageSujet: Noires Abysses   Noires Abysses EmptySam 28 Aoû - 17:41

Chapitre 1



La lumière était pâle sur ce frais matin d'automne, lorsque Salyna gagna sa terrasse qui surplombait la plage. Elle portait un jogging bleu qui tombait jusque sur ses pieds nus. Un large pull à col rouler en laine dépenaillé lui couvrait le dos, dont les manches trop grandes cachaient ses mains, qui tenaient une tasse de thé fumant. Elle se laissa presque tombé dans le hamac siège qui était pendue à la poutre de la tonnelle qui dominait la terrasse. Elle se balançait doucement, suivant les flux des vagues qui se brisaient doucement sur le sable. Elle observait ce vaste océan qu'elle aimait tant. Monde de légendes et de merveilles qui avait bercé son enfance, et qui encore aujourd'hui illuminait son imagination. Mais maintenant les rêve d'enfant étaient loin et avaient laissé place à la dure réalité : l'océan était devenu une poubelle. Déchets, dégazages sauvages, marées noires, tourisme de masse ... tout cela venait détruire cet écosystème si précieux et si magnifique.
L'humanité était entrain de le détruire ( tout comme les autres écosystèmes d'ailleurs), alors qu'elle en ignorait les plus profonds secrets. En effet, jamais les abysses n'avaient été exploré sérieusement. Et le contexte dans lequel se trouvait le monde actuellement, n'était pas fait pour se jeter dans des profondeurs de la mer alors qu'il plongeait dans un gouffre économique sans précédent.
Entre deux gorgées de thé, elle laissait divaguer son esprit, tel un navire sans capitaine.
Elle en avait parcourus, des mers et des océans sur les navires d'association de protection de la mer ou des la faune marine, de la Méditerranée aux mers polaires.
Et ses rêves de profondeurs avaient bien faillit se réaliser lorsque son navire avait sombré au large de l'Afrique du Sud, lors d'une mission contre le trafique de baleine dans l'océan Antarctique. Elle se souvenait du choc, puis tout était allé très vite. L'eau était si froide à cette période de l'année qu'elle ne sait toujours pas comment elle y a survécu. Elle était passé par dessus bord et avait été aspiré par le souffle du bateau qui coulait à pic.
A son réveil, elle était à bord d'un navire de l'Armée qui avait secouru l'équipage. Elle était restée deux jours inconsciente.
C'était il y a un peu plus d'un an, et depuis elle n'avait pas reprit le large. Mais elle ne cessait d'y repenser mais n'arrivait pas à se décider. La peur pensait-elle, mais dans ce cas pourquoi n'arrêtait-elle pas l'apnée ou ne cessait elle pas d'aller nager pendant de long moment dans ces eaux en face de chez elle ? Elle l'ignorait.
Enfin, pour le moment elle le savait. Le fait qu'elle n'ai pas reprit la mer ne voulais pas dire qu'elle avait cessé ses activités militantes. Et comme souvent avec son caractères impulsif, elle était allée trop loin dans la provocation et n'avait rien trouvé de mieux que de se faire arrêter, une nouvelle fois.
La fois de trop il semblerai. Elle était passé en comparution immédiate devant le tribunal et avait réussi à éviter la case prison, à la place c'était une assignation à résidence et une mise à l'épreuve de 6 mois. Elle était heureuse de ne pas avoir écopé plus que ça, car étant donné l'état policer dans lequel elle vivait cela aurai pu être bien pire. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi la sanction avait été aussi clémente. Au vu de ses antécédents judiciaires, elle avait été persuadé qu'elle irai en prison, et ce pour un moment, mais non rien. Elle se disait qu’ils avaient sûrement d’autre chats à fouetter. C’est vrai, pourquoi perdre son temps avec une sale gamine idéaliste, cela ne représentait aucun intérêt.
Elle essayait de ne pas trop se poser de questions, même si c’était très difficile pour elle de ne pas le faire. Il était étonnant de voir à quel point, lorsqu’elle était au calme, elle pouvait se filer des migraines épouvantables à penser, réfléchir et ressasser certains événements alors qu’elle était aussi capable de foncer tête baissée ( surtout lorsqu’un peu de réflexion aurai été la bienvenue).

Alors qu’elle ne cessait de réfléchir, elle fut sorti de sa méditation. En effet, on venait de frapper à sa porte. Elle n’avais nullement envie de voir quelqu’un par une aussi belle matinée, et décida donc d’ignorer totalement l’arrivant.
Elle repoussa ses mèches rousses afin qu’elles ne trainent pas dans sa tasse de thé. Les cognements à la porte se firent de plus en plus insistant, ce qui commençait à l’agacer sérieusement.
Ce manège dura encore une dizaine de minute. Elle finit par en avoir vraiment marre. Elle se leva d’un bon du hamac et traversa son salon d’un pas agressif (elle manqua de casser sa tasse en la déposant violement sur le rebord de l’évier). S’il y avait bien une chose qu’elle détestait, c’est qu’on vienne la faire chier dès le matin. Après elle était d’une humeur massacrante pour la journée, ce qui visiblement allait être le cas aujourd’hui. Elle ne savait pas qui pouvait ainsi débarquer chez elle, mais en tout cas, s’il ne déguerpissait pas vite, il allait se prendre une paire de torgnole bien mérité.
Elle ouvrit brusquement la porte.
_ « Bon, tu veux ma main dans ta gueule ? » dit elle d’un ton agressif à l’homme qui se tenait sur le palier de sa porte. C’est un homme d’un certain âge, à en juger par la couleur gris clair de ses cheveux tiré en arrière et des rides qui marquaient son front et le coté de ses lèvres. Il portait un costume bleu de bonne qualité, orné par un badge représentant un « N », détail qui ne manqua pas de marquer notre jeune fille et de changer légèrement de ton. Il tenait également une canne à la main dont le pommeau était une méduse.
_ « Qu’est ce que vous me voulez ? » reprit elle de façon plus calme.
_ « Certainement pas votre main dans la figure. » répondit il de façon ironique.
_ « Ha ha … très drôle ! Et mon pied dans les noix, ça vous convient mieux ? » elle n’avait pu s’empêcher de reprendre son ton agressif.
_ « Non plus. On ne m’avait pas menti sur votre charmant caractère. Puis-je entrer ? »
Salyna hésita quelques instants. Elle ne voulait pas être déranger, mais la présence de ce vieux monsieur l’intriguait. Elle lui fit un signe de la tête et libéra le passage afin qu’il puisse passer.
Il lui adressa un merci poli, auquel elle répondit un « c’est ça » contrarié.
Elle retraversa activement la pièce afin de regagner son hamac qu’il lui avait fait quitter. Il la suivi dans broncher. C’est à ce moment là que la jeune fille remarqua qu’il boitait et que la canne lui servait d’appui.
Elle se blottit dans le creux que formait le hamac sans s’occuper du vieil homme qui alla directement s’accouder sur la barrière en bois qui encadrait la terrasse. Il respira profondément l’air de la mer et sourit. Ce qui agaça Salyna.
_ « Je suppose que vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour respirer l’air de la mer ? »
_ « Et pourquoi pas ? C’est bon pour la santé vous savez. »
_ « Si vous avez besoin d’une cure thermale c’est pas ici que ça se passe. Cassez vous. » Elle n’avait guère envi de se supporter un vieux gâteux ce matin.
Il s’assit sur les quelques marches qui conduisaient directement à la plage. Il n’avait visiblement pas l’envie de partir et ne semblait nullement troublé par le comportement désagréable de la maitresse des lieux.
_ « Mobilis in Mobile, ça vous dit quelque chose ? » finit il par dire alors que le vent décoiffait ses cheveux gris.
Elle eu un rictus méprisant. La prenait il pour une imbécile ? Lui demander cela à elle ! C’était comme demander à un mathématicien combien font 2+2 ! Elle avait passer son enfance avec cette phrase en tête ! Et encore maintenant, elle ne cessait de rêver à cet homme à qui était associé cette phrase ! Cet homme qui lui a fait découvrir la mer et ses trésors ! Et pour qui elle nourrit une passion sans fin depuis des années !
C’est phrase, ces simples trois petits mots, était la signature du Nautilus et de son fantastique capitaine : Nemo.
_ « J’ai passé la moitié de ma vie en mer, et vous me demandez si je connais cette phrase ? » s’indigna t elle.
_ « Ce n’était qu’une façon d’entamer la conversation. Je me doute que plus que quiconque vous connaissez cette phrase ainsi que tout ce qui va avec. Mais il faudrait d’abord que je me présente non ? »
_ « Je sais qui vous êtes. Mais je n’imaginais pas que vous parliez français. »
_ « Heureusement que je parles mieux français que vous ne parlez anglais ».
Elle eu un sourire blasé, d’autant plus que son anglais était bien loins d’être mauvais.
Elle avait compris tout de suite qui il était en voyant le « N » épinglé sur sa veste. L’homme qui était assis sur sa terrasse était Nathaniel Ler. L’une des plus grande fortune de ce monde, et qui partageait une passion commune avec Salyna : l’océan.
Sauf que ELLE, elle essayait de faire que les choses changent. Alors que LUI, était le fessier posé dans son bureau à s’occuper de paperasse. De plus, Salyna considérait que la mer appartenait à tout le monde et à personne. Alors que lui pensait qu’il ne fallait plus de zone international marine mais que toutes les eaux appartiennent à des pays.
_ « Mais par contre je vois pas du tout ce qu’un type comme vous fait ici » reprit elle.
_ « Vous ne vous en doutez pas ? »
Elle resta silencieuse un moment.
_ « Non » répondit elle fermement.
_ « Votre silence ne dit pas la même chose. »
Elle ne pu à nouveau que rester silencieuse. Au fond d’elle, elle n’était pas sûre de ce qu’il voulait, mais il n’y avait qu’une seule chose qui avait pu l’amener jusqu’ici. Ce qu’elle voulait surtout savoir, c’est comment il était au courant.
_ « Non, je ne vois pas. »
_ « Bon dans ce cas ….. »
_ « J’en ai rien à cirer de ce que vous voulez, barrez vous et foutez moi la paix »
Elle n’avait vraiment pas envie d’avoir une conversation avec cet homme.
Comprenant l’aversion que la jeune fille avait à lui parler pour le moment, il se leva.
_ « Si jamais vous changez d’avis, je vous laisse ma carte. »
Il en sortit une d’un petit étuis qui se trouvais dans sa poche.
_ « Je vous la pose à l’intérieur, comme ça il ne vous prendra pas l’envie de la laisser s’envoler. »
Salyna eu un rictus méprisant.
_ « Je ne vous raccompagne pas. »
L’homme tourna alors les talons et retourna dans la maison afin de déposer la carte sur la table du salon avant de quitter la maison. Il était déçu de cette rencontre. Il avait au moins espéré qu’elle écoute l’offre qu’il avait à lui faire. Mais la réputation de caractériel de la jeune fille n’était pas erronée. Il se disait, comme pour se consoler, qu’il avait peut être au moins réussit à piquer sa curiosité. Mais cela, seul le futur le dirai.

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MessageSujet: Re: Noires Abysses   Noires Abysses EmptySam 3 Sep - 13:05

Chapitre 2

Lorsqu’elle rentra dans la maison, Salyna vit la carte que l’homme lui avait laissée. Beaucoup d’idées se bousculaient dans sa tête, mais elles étaient incomplètes, partielles et décousues. Elle commença à avoir une migraine. Elle secoua violemment la tête comme pour faire sortir toutes ses informations qui obsédaient ses pensées.
« Quel vieux con ! » pensa-t-elle. Elle essuya ses yeux comme pour se réveiller d’un mauvais rêve. Et c’était peut-être bien d’un mauvais rêve dont il s’agissait. Elle essayait de faire le lien entre ses idées et divers événements qui venaient de se dérouler dans sa vie.

Il y eut un événement, juste avant qu’elle ne parte en campagne dans l’Antarctique. Un noir dans sa vie. Mais la jeune fille était incapable de se souvenir de quoi il s’agissait. À vrai dire, son dernier souvenir de cette expédition était sa chute dans l’eau glacée. Elle était même incapable de dire si c’était un rêve ou la réalité. Sa mémoire était défaillante sur les temps avant cet incident. Elle revoyait des événements par fragments, et c’est les enchainements logiques de ces morceaux qui faisaient entrevoir ce qui s’était passé. Mais cela n’empêchait pas qu’il y avait un trou quelque temps avant son départ.

Mais elle savait que la venue de Ler était liée à cela. Comment savait-elle ça ? Elle l’ignorai aussi. Une intuition…
Tout était si flou ! D’un geste d’énervement, elle balaya du bras ce qui se trouvait auteur d’elle. Par chance, elle ne rencontra aucun obstacle. Elle alla se changer, elle enfila sa combinaison de plongée. Elle remarqua à cette occasion qu’elle avait repris un peu de poids, ce qui n’était pas un mal. Après les événements des derniers temps, elle avait maigri et le fait de voir ses côtes un peu apparentes la dégoutait au plus haut point.
La plongée était une des meilleures façons pour elle de se calmer. L’eau commençait sérieusement à être froide à cette période de l’année. Il y avait peu de vagues de ce côté du lagon qui servait de jardin à la jeune fille. L’eau était claire et fraiche.

On pouvait facilement voir toute la faune qui y vivait. Les poissons étaient multicolores : les plus nombreux étaient les balistes avec leurs formes bizarres, le plus commun était le baliste picasso. Mais Salyna préférait titiller les poissons-papillon et leurs belles couleurs jaunes. On trouvait aussi de nombreux labres, dont le labre nettoyeur était le plus beau avec sa rayure bleue. Les demoiselles à rayures blanches et noires étaient aussi de mignon petit poisson. Cependant il y avait aussi des poissons moins sympa comme la rascasse et la murène, mais si l’on faisait attention et qu’on ne s’en approchait pas trop, ils ne représentaient aucun danger.
Mais ce que Salyna aimait le plus cherché au milieu du magnifique corail, c’était les hippocampes et les nudibranches, c'est-à-dire les limaces de mer. Elle avait d’ailleurs dans sa chambre un immense aquarium rempli de ces petites limaces marines. Ils avaient de telles forment et surtout de telles couleurs ! Bleu, noir, vert, jaune, orange, rouge ou violet ! Toutes les couleurs y passent ! Et en plus parfois, on dirait qu’ils sont fluorescents !
Les hippocampes, les cheveux des mers étaient tout aussi fascinants, surtout que de récente montraient qu’ils existent de nombreuses micro-espèces associées étroitement au corail, chaque espèce prenant les couleurs et la forme du corail autour duquel il vit ! Puis elle avouait aussi que voir le mâle porter les œufs n’était pas une idée qui déplaisait à la jeune fille.

Elle enfila son masque et commença à nager juste à la surface pour s’échauffer. Elle attacha ses cheveux roux en une queue de cheval avant de commencer les choses sérieuses ?
Elle commença à faire de petite plonger juste sous la surface, de plus en plus longue. Le but de cet exercice était de réussir à diminuer de plus en plus sa respiration et de caler son rythme cardiaque sur les inspirations plus courtes et de plus en plus espacées.
Lorsqu’elle était dans l’eau, elle était beaucoup plus à l’écoute de son corps. Elle sentait et entendait les battements de son cœur diminuer au fur et à mesure. Et enfin, lorsqu’elle se sentit prête, elle plongea plus en profondeur et elle pouvait y rester bien plus longtemps. Elle ne se chronométrait plus. Mais lorsqu’elle était plus jeune, qu’elle avait environ 15 ans, elle était capable de rester immergée plus de 2 minutes, et maintenant, 10 ans plus tard, elle pensait faire le double, voir le triple… Ou plus…
Elle aimait sentir tout son corps sous la douce pression de l’eau, la sentir glisser le long de la combinaison. Elle pensait souvent qu’elle aurait pu s’endormir dans l’eau, mais elle n’avait nullement envie de tester pour le moment. Elle se sentait presque invulnérable au début de l’apnée, puis venait un temps de bien être, ce qu’elle qualifiait de « vie normale sous l’eau ». Et au bout d’un moment, une pression lourde de l’intérieure de sa cage thoracique se faisait sentir, ce qu’il signifiait qu’il fallait penser à refaire surface. Elle ne prenait pas de risque, car souvent, à cause de la profondeur, elle devait respecter certains paliers de décompression pour éviter que des bulles d’air ne se forment dans son sang et la tue. Il lui était déjà arrivé de remonter en urgence et d’être transporté à l’hôpital en état critique pour la mettre dans un caisson de décompression. De plus, cette remontée plus lente et cette arrivée plus décontracter à la surface lui permettaient de ne pas briser son rythme en prenant une énorme respiration et pas faire remonter son rythme cardiaque très haut.

Il lui arrivait aussi de plonger avec des bouteilles, mais elle aimait moins. Certes, cela permettait une plus grande autonomie, mais c’était aussi bien plus encombrant. Et malgré tout l’amour qu’elle portait à la plonger, elle ne pouvait pas descendre trop profond, car ses tympans ne le supportaient pas. Au début, cela avait été très dur à accepter et elle n’hésitait pas à se faire souffrir pour aller à de grandes profondeurs. Mais depuis qu’elle avait perdu un parti de sa capacité auditive dans l’oreille gauche, elle ne provoquait plus les profondeurs. Cet accident lui portait préjudice, car l’oreille interne est aussi le lieu de l’équilibre, et souvent elle avait des vertiges et avait du mal à garder son équilibre, en particulier lorsqu’elle se levait brusquement. Il est commun d’avoir un petit tournis en se levant d’un coup, mais elle, quatre fois sur cinq, elle tombait. C’est aussi peut être pour cela qu’elle était aussi à l’aise dans l’eau, parce qu’il n’y avait pas vraiment besoin d’avoir de repère et d’équilibre.
Mais elle avait du mal à accepter cependant que les abysses lui restent inaccessibles. Alors qu’elle remontait à la surface pour une énième fois, elle eut un flash.
Les abysses ! Un sous-marin ! LE sous-marin !! Elle ne put retenir un hoquet de surprise et une immense colonne de bulle s’éleva au dessus de sa tête. Fort heureusement, elle n’était qu’à deux mètres sous la surface et put rejoindre l’air libre sans dommage. Elle prit une énorme inspiration pour compenser la perte rapide d’oxygène qu’elle venait d’effectuer. Alors qu’elle prenait de profondes inspirations et qu’elle regardait autour d’elle, des images fuguasses d’un sous-marin lui traversait l’esprit.

Mais pas un submersible en métal, des plans, des dessins. Elle regagna vite le bord et retourna en trottinant à l’intérieur de la maison. Elle défie à la hâte le haut de sa combinaison laissant voir un maillot de bain de sport noir et bleu. Elle balança une serviette sur ses cheveux afin qu’ils ne dégoulinent pas partout sur le carrelage. Elle laissa cependant une traine de gouttelette sur le sol.
Elle saisit la carte de Ler et la regarda attentivement. Mobilise in mobile, toutes ses références liées au Capitaine Nemo ne concernaient pas le capitaine directement, mais son navire, le Nautilus. Le sous-marin avec lequel, lui et le professeur Aronnax avaient fait 20 000 lieues sous les mers ! C’est de sous-marin dont parlait le vieux bougre ! Mais c’était quoi au juste ce sous-marin ? Comment pouvait-il avoir connaissance d’une chose et en parler avec elle, alors qu’elle-même en ignorait l’existence ?
Cela avait-il un rapport avec ce « grand noir » qui existait dans sa vie ?
De façon conjointe à sa petite demeure, une espèce de garage servait de débarras laboratoire à la jeune fille qui était également passionnée de mécanique automatique. Elle s’y dirigea d’un pas pressé. S’il y avait la moindre trace d’un quelconque sou marin ou chose allant dans ce sens, c’est là qu’elle le trouvera.

L’endroit n’était qu’un vaste foutoir. Il y avait d’immenses étagères qui montaient jusqu’au plafond, et celles-ci étaient comblées de toutes sortes de choses. Cela allait de chose métallique, de livres de mécanique ou d’automatisme d’un autre temps, d’outils, de plastique, de tuyaux, d’écrous, des bouts de tissus, de clous et autres petits matériels de constructions ainsi que des bidons d’huile divers et variés. Des dizaines de fer à souder ou de chalumeaux étaient disséminés un peu partout de la pièce, qui était elle-même couverte de nombreuses traces de brulures ou d’anciennes explosions.

Bref, une vrai antre du bricolage. C’est ici que Salyna n’adonnait à sa deuxième passion : la mécanique. Mais elle essayait de faire en sorte que tout ce qu’elle fabriquait ici ne nécessite le moins d’énergie fossile possible. Elle était une adepte des automates et elle aimait en créer pendant ses temps libres. Et si ses inventions devaient consommer des énergies pour fonctionner, elle s’arrangeait pour que ce soit des énergies renouvelables qui le fassent.
Elle fouilla dans ce fourbi afin d’essayer de trouver des choses qui pouvaient avoir un rapport avec un sou marin. Pas forcément évident lorsqu’on est passionné par la mécanique et la mer… tous pouvaient servir à faire un submersible. Elle finit par ne s’adosser au pilier d’une table… rien. Rien qui ne lui évoquait particulièrement un sou marin…
Tout cela était fort étrange.
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MessageSujet: Re: Noires Abysses   Noires Abysses EmptyVen 4 Nov - 22:06

Chapitre 3



_ « Bon alors, c’est quoi ce merdier ? ». Salyna balança son sac à dos au pied du bureau de Ler et s’assit violemment dans le siège confortable qui lui faisait face. L’homme se tenait bien droit, adosser à son fauteuil, ses vieilles mains jointes sous son menton barbu et les coudes posés sur les appuie-coudes. Il regardait fixement la jeune fille fulminer de ses yeux très bleus. Elle ne le regardait pas, son regard énervé était concentré sur la fenêtre et le ciel. Elle n’avait nullement envie de le voir, mais elle devait bien le questionner. Comment pouvait-il savoir une chose alors qu’elle-même l’ignorai ?
_ « C’est vous qui venez me voir dans mon bureau, mais ce serait à moi de vous expliquer ce que vous faites là ? J’ai du mal à saisir. » Dit-il d’une voix calme ? Il sentait l’énervement de la jeune femme, mais ce n’était pas comme si c’était la première fois. Au moins pour le moment, elle ne menaçait pas de le frapper. Même s’il se doutait que se n’était pas l’envie qui devait lui manquer vu dont elle tapait du pied au sol.
_ « Arrêtez votre char ! Si je suis là, c’est à cause du sous-marin ! » s’exclama-t-elle soudain toujours avec son air renfrogné.
_ « Haaaaaa, enfin, nous rentrons dans le vif du sujet ! »
_ « On ne rentre dans rien du tout ! Je veux savoir comment vous pouvez me parler d’une chose dont moi-même j’ignorais jusqu’alors l’existence ! »
Ler parut surpris. Il ne comprenait pas ce que voulait dire la jeune fille. Elle l’intriguait à présent. Salyna lui jetait des petits regards fugaces, mais elle avait beaucoup de mal à le regarder en face. Déjà la dernière fois qu’il lui avait rendu visite chez elle, il avait noté qu’elle ne l’avait jamais réellement regardé en face, sauf lorsqu’elle l’avait menacé sur le pas de la porte. Ce qui pouvait être surprenant lorsqu’on connaissait son engagement et ses nombreuses provocations. Elle pouvait parler devant une foule sans tressaillir. Mais d’être seule avec lui semblait la mettre très mal à l’aise.
_ « Je dois avouer que j’ai du mal à vous suivre. Il y a quelques semaines, vous m’ignoriez royalement lorsque je vous parlais, de façon cachée, je l’avoue, du sous marin, et maintenant, vous débarqué presque comme une furie dans mon bureau, en me disant que vous ignorez de quoi je parle alors que vous venez vous même de l’évoquer. »
Elle soupira et plongea sa tête dans ses mains avant de se redresser en repoussant les mèches rebelles de son visage.
_ « Qu’est ce que vous savez sur LE sous-marin ? » finit-elle par lui demander. Ce fut la première fois qu’elle prit le temps de le regarder. Elle posa sur lui un regard dur et froid, à la limite du mépris. Ses sourcils clairs soulignaient ses yeux bleu profond.
_ « Ce que vous avez exposé lors de votre oral de fin de diplôme à l’école d’ingénieure. » Dit il comme s’il s’agissait d’une évidence
Salyna ravala sa salive et se pinça les lèvres. Elle n’avait strictement aucun souvenir de ça. Elle savait qu’elle avait fait une école d’ingénieure, mais pas d’être allé au terme de son cursus… C’est alors qu’elle se rendit compte que le grand noir qui troublait ses souvenirs comprenait également la fin de sa scolarité. Ce qui datait juste avant son départ pour le pôle Sud.
Le vieil homme vu son trouble, mais il se trompait sur ce qui le provoquait. Il essaya de la rassurer en lui disant que si elle voulait bien collaborer avec lui, il n’utiliserait en aucun cas le submersible avec de mauvaises intentions.
Un petit sourire se dessina au coin des lèvres de la jeune fille.
_ « Si vous vous justifiez, c’est bien que vous avez pensé en faire une mauvaise utilisation. »
_ « C’est surtout que vu votre réaction à la fin de votre oral… »
_ « Si je vous ai dit non à cette époque, ce sera non maintenant aussi. »
Il la regarda avec stupeur. Interloqué par cette réaction, une fois de plus il ne comprenait pas et trouvait la jeune fille de plus en plus intrigante.
_ « Nous n’avions pas discuté à cette époque là… Vous ne vous souvenez pas ? »
Salyna resta silencieuse. En vérité, elle n’en avait aucun souvenir. Elle eut du mal à dissimuler sa gêne. Son regard était de nouveau fuyant et surtout il allait et venait dans différentes directions. Avait-elle été abordée par quelqu’un pour son travail de fin d’année qui de toute évidence, devait concerner un sous-marin.
_ « Vous avez un trou de mémoire ? » demanda t il prudemment, il n’avait nullement envie d’avoir une réaction hostile de ça part. Surtout qu’il savait que si c’était le cas, il n’obtiendrait pas de réponse, mais en plus il y avait de grandes chances pour qu’elle s’en aille brusquement.
Elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne s’en sortit. Son embarras monta d’un niveau, et sous le poids de sa honte devant l’ignorance de sa propre vie, elle se leva brusquement pour quitter la pièce.
_ « Non, attendez ! » Il se leva alors précipitamment à son tour pour la rattraper. Il contourna son bureau, s’en servant comme appui. Mais passer celui-ci, et comme il n’avait pas sa canne, il s’écroula à terre, ses jambes ne pouvant supporter son poids. Salyna avait déjà franchi la porte du bureau, mais en entendant le bruit sourd que fit la chute du vieil homme, elle se retourna et le vit à terre.
Elle eut un instant d’hésitation. C’est avec un soupir d’exaspération et de la mauvaise volonté qu’elle alla l’aider à se relever. Aussi énervée qu’elle fût, elle ne put laisser le vieil homme à terre. Elle lui passa le bras par-dessus son épaule et le remit sur pied. Il lui demanda d’une voix essoufflée et coupée, si elle pouvait l’aider à regagner son siège. Bien sûr, Salyna ne put refuser cette demande, mais elle ne dit mot. Elle le fit donc s’assoir avec douceur. Il était devenu pâle et elle craignait qu’il ne fasse un malaise. Elle voulut sortir pour aller chercher sa secrétaire, mais il la retint par le bras en lui disant qu’il n’en avait nul besoin. Il lui demanda juste de lui servir un verre d’eau. Une fois de plus elle ne broncha pas à cette demande.
Elle s’assit en face de lui pendant qu’il était en train de se désaltérer. Elle se dit que de venir la voir ainsi chez elle avait de l’être difficile. À le voir comme ça, il avait l’air en bonne santé, hormis sa démarche boiteuse… Elle était partagée entre le désir de partir et de rester pour en savoir un peu plus. C’était peut-être son air de grand-père qui lui inspirait une certaine confiance.
_ « Je pense que quelques explications vont être nécessaires. » dit elle dans un murmure. Elle l’avait dit doucement dans l’espoir, qu’il n’aurait pas entendu et que devant son silence, elle pourrait partir. Mais celui-ci acquiesça d’un signe de tête et s’installa confortablement dans son fauteuil afin d’écouter la jeune femme.
Il croisa une nouvelle fois ses mains devant son visage et attendis qu’elle se jette à l’eau.
Elle soupira, remit ses mèches rebelles en place et se lança dans une courte explication.
Salyna confirma son trou de mémoire d’avant son départ pour l’antarctique. Ce néant dans sa vie devait durée sur quelque mois, car elle n’avait pas souvenir de la fin de son cursus d’ingénieur, qui avait prit fin juste avant son expédition. Elle ne se souvenait pas non plus sur quel projet elle avait travaillé pour la fin de son cycle. Elle lui dit aussi qu’avant qu’il ne vienne, elle avait aussi reçu, à son retour sur la terre ferme après son accident, un coup de fil de son père. Elle avoua que c’était surprenant, car elle était en froid avec lui depuis quelques années. Il l’avait aussi questionné sur plusieurs sujets, qui à présent, elle le comprenait devait avoir un rapport avec le sous marin. Mais le seul hic, c’est que, elle, elle ne voyait pas de quoi il s’agissait…
Il y eut un long silence après cette explication. Le regard de Salyna était de nouveau fuyant, elle regardait à droit, à gauche, par la fenêtre, les différentes photos des océans du monde qui se trouvaient dans le bureau… mais jamais elle ne regardait son interlocuteur. Quant à lui, il était songeur.
La jeune fille finit par reprendre la parole
_ « Heu… Je sais que ça peut paraitre bizarre, mais… est ce que vous pourriez me dire ce qu’il s’est passé à la fin de mon oral ? »
M. Ler sortit alors de ses rêveries.
_ « Oui bien sûr. Comme vous vous en doutez, votre examen final portait sur la conception de votre sous marin. Un engin que vous aviez conçu pour descendre au plus profond des abysses. Ce sous matin que vous présentiez, avait deux particularités majeures : la première était qu’il était totalement autonome énergétiquement parlant, et donc n’avait pas besoin de ravitaillement. La seconde, et non des moindres, c’était le fait qu’il n’avait pas besoin de remonter à la surface pour se réapprovisionner en oxygène. Vous avez créé, du moins schématiquement, le sous marin parfait.


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