Chapitre 1
La lumière était pâle sur ce frais matin d'automne, lorsque Salyna gagna sa terrasse qui surplombait la plage. Elle portait un jogging bleu qui tombait jusque sur ses pieds nus. Un large pull à col rouler en laine dépenaillé lui couvrait le dos, dont les manches trop grandes cachaient ses mains, qui tenaient une tasse de thé fumant. Elle se laissa presque tombé dans le hamac siège qui était pendue à la poutre de la tonnelle qui dominait la terrasse. Elle se balançait doucement, suivant les flux des vagues qui se brisaient doucement sur le sable. Elle observait ce vaste océan qu'elle aimait tant. Monde de légendes et de merveilles qui avait bercé son enfance, et qui encore aujourd'hui illuminait son imagination. Mais maintenant les rêve d'enfant étaient loin et avaient laissé place à la dure réalité : l'océan était devenu une poubelle. Déchets, dégazages sauvages, marées noires, tourisme de masse ... tout cela venait détruire cet écosystème si précieux et si magnifique.
L'humanité était entrain de le détruire ( tout comme les autres écosystèmes d'ailleurs), alors qu'elle en ignorait les plus profonds secrets. En effet, jamais les abysses n'avaient été exploré sérieusement. Et le contexte dans lequel se trouvait le monde actuellement, n'était pas fait pour se jeter dans des profondeurs de la mer alors qu'il plongeait dans un gouffre économique sans précédent.
Entre deux gorgées de thé, elle laissait divaguer son esprit, tel un navire sans capitaine.
Elle en avait parcourus, des mers et des océans sur les navires d'association de protection de la mer ou des la faune marine, de la Méditerranée aux mers polaires.
Et ses rêves de profondeurs avaient bien faillit se réaliser lorsque son navire avait sombré au large de l'Afrique du Sud, lors d'une mission contre le trafique de baleine dans l'océan Antarctique. Elle se souvenait du choc, puis tout était allé très vite. L'eau était si froide à cette période de l'année qu'elle ne sait toujours pas comment elle y a survécu. Elle était passé par dessus bord et avait été aspiré par le souffle du bateau qui coulait à pic.
A son réveil, elle était à bord d'un navire de l'Armée qui avait secouru l'équipage. Elle était restée deux jours inconsciente.
C'était il y a un peu plus d'un an, et depuis elle n'avait pas reprit le large. Mais elle ne cessait d'y repenser mais n'arrivait pas à se décider. La peur pensait-elle, mais dans ce cas pourquoi n'arrêtait-elle pas l'apnée ou ne cessait elle pas d'aller nager pendant de long moment dans ces eaux en face de chez elle ? Elle l'ignorait.
Enfin, pour le moment elle le savait. Le fait qu'elle n'ai pas reprit la mer ne voulais pas dire qu'elle avait cessé ses activités militantes. Et comme souvent avec son caractères impulsif, elle était allée trop loin dans la provocation et n'avait rien trouvé de mieux que de se faire arrêter, une nouvelle fois.
La fois de trop il semblerai. Elle était passé en comparution immédiate devant le tribunal et avait réussi à éviter la case prison, à la place c'était une assignation à résidence et une mise à l'épreuve de 6 mois. Elle était heureuse de ne pas avoir écopé plus que ça, car étant donné l'état policer dans lequel elle vivait cela aurai pu être bien pire. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi la sanction avait été aussi clémente. Au vu de ses antécédents judiciaires, elle avait été persuadé qu'elle irai en prison, et ce pour un moment, mais non rien. Elle se disait qu’ils avaient sûrement d’autre chats à fouetter. C’est vrai, pourquoi perdre son temps avec une sale gamine idéaliste, cela ne représentait aucun intérêt.
Elle essayait de ne pas trop se poser de questions, même si c’était très difficile pour elle de ne pas le faire. Il était étonnant de voir à quel point, lorsqu’elle était au calme, elle pouvait se filer des migraines épouvantables à penser, réfléchir et ressasser certains événements alors qu’elle était aussi capable de foncer tête baissée ( surtout lorsqu’un peu de réflexion aurai été la bienvenue).
Alors qu’elle ne cessait de réfléchir, elle fut sorti de sa méditation. En effet, on venait de frapper à sa porte. Elle n’avais nullement envie de voir quelqu’un par une aussi belle matinée, et décida donc d’ignorer totalement l’arrivant.
Elle repoussa ses mèches rousses afin qu’elles ne trainent pas dans sa tasse de thé. Les cognements à la porte se firent de plus en plus insistant, ce qui commençait à l’agacer sérieusement.
Ce manège dura encore une dizaine de minute. Elle finit par en avoir vraiment marre. Elle se leva d’un bon du hamac et traversa son salon d’un pas agressif (elle manqua de casser sa tasse en la déposant violement sur le rebord de l’évier). S’il y avait bien une chose qu’elle détestait, c’est qu’on vienne la faire chier dès le matin. Après elle était d’une humeur massacrante pour la journée, ce qui visiblement allait être le cas aujourd’hui. Elle ne savait pas qui pouvait ainsi débarquer chez elle, mais en tout cas, s’il ne déguerpissait pas vite, il allait se prendre une paire de torgnole bien mérité.
Elle ouvrit brusquement la porte.
_ « Bon, tu veux ma main dans ta gueule ? » dit elle d’un ton agressif à l’homme qui se tenait sur le palier de sa porte. C’est un homme d’un certain âge, à en juger par la couleur gris clair de ses cheveux tiré en arrière et des rides qui marquaient son front et le coté de ses lèvres. Il portait un costume bleu de bonne qualité, orné par un badge représentant un « N », détail qui ne manqua pas de marquer notre jeune fille et de changer légèrement de ton. Il tenait également une canne à la main dont le pommeau était une méduse.
_ « Qu’est ce que vous me voulez ? » reprit elle de façon plus calme.
_ « Certainement pas votre main dans la figure. » répondit il de façon ironique.
_ « Ha ha … très drôle ! Et mon pied dans les noix, ça vous convient mieux ? » elle n’avait pu s’empêcher de reprendre son ton agressif.
_ « Non plus. On ne m’avait pas menti sur votre charmant caractère. Puis-je entrer ? »
Salyna hésita quelques instants. Elle ne voulait pas être déranger, mais la présence de ce vieux monsieur l’intriguait. Elle lui fit un signe de la tête et libéra le passage afin qu’il puisse passer.
Il lui adressa un merci poli, auquel elle répondit un « c’est ça » contrarié.
Elle retraversa activement la pièce afin de regagner son hamac qu’il lui avait fait quitter. Il la suivi dans broncher. C’est à ce moment là que la jeune fille remarqua qu’il boitait et que la canne lui servait d’appui.
Elle se blottit dans le creux que formait le hamac sans s’occuper du vieil homme qui alla directement s’accouder sur la barrière en bois qui encadrait la terrasse. Il respira profondément l’air de la mer et sourit. Ce qui agaça Salyna.
_ « Je suppose que vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour respirer l’air de la mer ? »
_ « Et pourquoi pas ? C’est bon pour la santé vous savez. »
_ « Si vous avez besoin d’une cure thermale c’est pas ici que ça se passe. Cassez vous. » Elle n’avait guère envi de se supporter un vieux gâteux ce matin.
Il s’assit sur les quelques marches qui conduisaient directement à la plage. Il n’avait visiblement pas l’envie de partir et ne semblait nullement troublé par le comportement désagréable de la maitresse des lieux.
_ « Mobilis in Mobile, ça vous dit quelque chose ? » finit il par dire alors que le vent décoiffait ses cheveux gris.
Elle eu un rictus méprisant. La prenait il pour une imbécile ? Lui demander cela à elle ! C’était comme demander à un mathématicien combien font 2+2 ! Elle avait passer son enfance avec cette phrase en tête ! Et encore maintenant, elle ne cessait de rêver à cet homme à qui était associé cette phrase ! Cet homme qui lui a fait découvrir la mer et ses trésors ! Et pour qui elle nourrit une passion sans fin depuis des années !
C’est phrase, ces simples trois petits mots, était la signature du Nautilus et de son fantastique capitaine : Nemo.
_ « J’ai passé la moitié de ma vie en mer, et vous me demandez si je connais cette phrase ? » s’indigna t elle.
_ « Ce n’était qu’une façon d’entamer la conversation. Je me doute que plus que quiconque vous connaissez cette phrase ainsi que tout ce qui va avec. Mais il faudrait d’abord que je me présente non ? »
_ « Je sais qui vous êtes. Mais je n’imaginais pas que vous parliez français. »
_ « Heureusement que je parles mieux français que vous ne parlez anglais ».
Elle eu un sourire blasé, d’autant plus que son anglais était bien loins d’être mauvais.
Elle avait compris tout de suite qui il était en voyant le « N » épinglé sur sa veste. L’homme qui était assis sur sa terrasse était Nathaniel Ler. L’une des plus grande fortune de ce monde, et qui partageait une passion commune avec Salyna : l’océan.
Sauf que ELLE, elle essayait de faire que les choses changent. Alors que LUI, était le fessier posé dans son bureau à s’occuper de paperasse. De plus, Salyna considérait que la mer appartenait à tout le monde et à personne. Alors que lui pensait qu’il ne fallait plus de zone international marine mais que toutes les eaux appartiennent à des pays.
_ « Mais par contre je vois pas du tout ce qu’un type comme vous fait ici » reprit elle.
_ « Vous ne vous en doutez pas ? »
Elle resta silencieuse un moment.
_ « Non » répondit elle fermement.
_ « Votre silence ne dit pas la même chose. »
Elle ne pu à nouveau que rester silencieuse. Au fond d’elle, elle n’était pas sûre de ce qu’il voulait, mais il n’y avait qu’une seule chose qui avait pu l’amener jusqu’ici. Ce qu’elle voulait surtout savoir, c’est comment il était au courant.
_ « Non, je ne vois pas. »
_ « Bon dans ce cas ….. »
_ « J’en ai rien à cirer de ce que vous voulez, barrez vous et foutez moi la paix »
Elle n’avait vraiment pas envie d’avoir une conversation avec cet homme.
Comprenant l’aversion que la jeune fille avait à lui parler pour le moment, il se leva.
_ « Si jamais vous changez d’avis, je vous laisse ma carte. »
Il en sortit une d’un petit étuis qui se trouvais dans sa poche.
_ « Je vous la pose à l’intérieur, comme ça il ne vous prendra pas l’envie de la laisser s’envoler. »
Salyna eu un rictus méprisant.
_ « Je ne vous raccompagne pas. »
L’homme tourna alors les talons et retourna dans la maison afin de déposer la carte sur la table du salon avant de quitter la maison. Il était déçu de cette rencontre. Il avait au moins espéré qu’elle écoute l’offre qu’il avait à lui faire. Mais la réputation de caractériel de la jeune fille n’était pas erronée. Il se disait, comme pour se consoler, qu’il avait peut être au moins réussit à piquer sa curiosité. Mais cela, seul le futur le dirai.