Comment utiliser les mythes, les légendes et les créatures fantastiques

Comme pas mal d'entre nous ici écrive dans le domaine du fantastique, je me demandais de quels manières vous utilisez cette source d'inspiration que sont les légendes, les mythes et les créatures de légendes ?

Tenez-vous strictement aux écrits (wikipédia quoi XD), ou les modifiez-vous les choses pour les adapter à votre guise ? Cherchez-vous à utiliser les choses pour les sublimer ou etes-vous innovants ?

Personnelement, je fais les deux. Selon ce qui m'arrange, je suis le mythe ou je le modifie. Surtout quand je joue avec les créatures de légendes (les Yggardiens sont un vrai vivier !). Parfois, je me contraints à respecter les informations car c'est plus drôle : le travail se création est assez différent que lorsque l'on créait directement. Parfois, quand je n'ai pas assez d'informations, j'en ajoute, j'en créait.
Le mieux, c'est quand les créatures sont dotées de consciences. Dans ce cas là, on est pas obligé de leurs appliquer notre morale, nos lois. Les leurs sont un vrai plaisir à faire. Il me permet aussi, parfois, de critique notre propre système.

Je n'ai pas posté cet écrit ici, d'ailleurs je l'ai perdu, mais j'ai déjà écrit une ou deux nouvelles sur les vampires (après la twilight mania, j'ai été dégoûté d'écrire sur le sujet alors j'ai laissé tomber). Il y avait quelques différences au vampire de base, mais je crois que c'est très important de ne pas trop s'éloigner de la créature de base. Parce que après, c'est du n'importe quoi. Autant s'inventer une nouvelle créature que de prétendre vampire un humain qui vit le jour, est shiny au soleil, n'a pas besoin de sang pour vivre, etc, etc, etc.

Ah, tu n'es pas la seule à détester écrire sur les vampires depuis Twilight. Je pense à Neil Gaiman et autres.

Personnellement, je m'en tiens surtout à des bases solides, donc j'évite quand même wikipédia et je prend la peine d'avoir des livres sur le sujet, du d'en demander à mes amis. Après oui, on peut adapter certaines sources selon notre bon vouloir. Moi qui écrit sur les démons, si je pars d'une idée qui fait que selon certaines sources, ils n'ont pas de corps matériels, je suis vraiment très mal barrée, donc j'adapte, où je m'inspire de certains artistes. Certains se demandent même si ils sont capable de rire, même de façon sardonique. Donc après, il faut faire des choix. Après il y a certains canons qui changent pas beaucoup, comme les elfes. Ils sont grands, beaux, minces, assez légers pour marcher sur la neige sans laisser de trace, et avec des oreilles pointus. Bon après je parle de canon, mais pour revenir à twilight, un vampire qui brille au soleil, c'est relativement du n'importe quoi, pour ne pas dire autre chose.

Je fais aussi partie de ceux que Twilight a dégoûté, c'est d'une tristesse...

J'ai néanmoins un roman court sur la thématique vampire. A mon sens, il faut garder les codes principaux du vampire, sinon cela ne veut plus rien dire. Le vampire n'est pas qu'un humanoïde aux paumes poilues qui suce le sang des jeunes filles, il y a toute la dimension symbolique, l'érotisme, nature/civilisation et autres. Si on dénature un archétype, on en perd toute la substance et le double-langage qui peut y être lié.

Pour cela, quand je crée à partir du pré-existant, je prends la peine de bien me documenter (donc exit Wikipédia) car on ne peut parler que de ce que l'on connaît, tout comme mon projet se passant dans l'univers de la musique me pousse à lire des revues techniques, à assister à des répéts et j'en passe.
Là, on s'éloigne un poil du sujet. Concernant l'univers de fantasy, je suis, bien entendu, nourri par la fantasy que j'ai lue/vue/jouée, et donc des univers profondément transformés par l'apport de Tolkien qui a, par exemple, révolutionné la vision des Elfes.

J'écris en fantasy médiévale car j'aime cet univers, mais avec le recul que j'ai aujourd'hui, je le tourne aussi en dérision, je force le cliché. Pour moi, adopter un référentiel commun avec mes lecteurs, donc une fantasy relativement classique, me permet de pointer du doigt notre propre société. Je n'ai pas à me perdre en tonne de descriptions de mon background, le lecteur voit tout de suite où je veux en venir.
Il faut donc que mes codes soient précis, et pour cela, je reprends ceux de la fantasy de mon enfance, que je dissocie ici du fantastique. Il s'agit bien de ce vieux fonds de légendes tous azimuts que je reprends après qu'il ait été passé à la moulinette d'autres auteurs bien plus talentueux que moi. Disons une fantasy passée dans le spectre du grand public, que je situerai aux années 60 et au succès populaire du Seigneur des Anneaux et des successeurs qui ont entériné une vision dragon/mage/elfe assez précise.

De toute façon, je pense que la majeure partie du lectorat de fantasy a une attente, il veut retrouver ces codes (Pour le coup, notre vampire clinquant aux boules de noël est un bon exemple, même si on s'éloigne de la fantasy. Il est différent, on le rejette, ce n'est pas un vampire.) Le nombre de fois où j'ai pu lire un texte et grimacer parce que l'image des elfes/orques/nains/etc. ne correspondait pas à mon image, qui est l'image que j'ai reçue en héritage de mes lectures.

Maintenant, j'aimerais vraiment découvrir ce qu'est une création originale. Si je veux un vieux texte pouvant s'apparenter à de la fantasy, je prends l'Iliade ou l'épopée de Gilgamesh. Je n'arrive pas à trouver quelque chose de nouveau, et je ne pense pas que cela soit possible. Certes, une créature pourra différer par son apparence par exemple, mais globalement, tout a été fait, et ce que nous produisons à présent est une synthèse de ce que nous ont apporté les anciens. Et quand je dis à présent, je vois large ! Je ne vais pas vous faire un cours sur la querelle des Anciens et des Modernes mais l'idée d'originalité ne date pas d'hier.

Certes, chacun peut apporter sa touche et mon elfe ne sera pas celui de mon voisin, ni mon dragon. De toute façon, ma création je la verrai d'une certaine façon qui ne sera pas perçue de la même façon par ce même voisin. Chacun a, de base, sa vision des fondateurs, puis quand il va recevoir un nouveau livre de fantasy, il va le digérer et l'intégrer à sa façon, qui ne sera peut-être pas celle qu'on avait prévu au départ (bon, là je m'éloigne encore alors je vais en rester là, j'ai globalement l'impression de ne pas être très clair.)

Je fais partie de ceux qui ont découvert l'univers des Vampires avec les livres de twilight. désolé pour vous ^^ (je comprends et affirme avec force et conviction, par contre, que les films sont des navets et que les livres, assez fleur bleue mais je suis comme cela donc...)

Personnellement, je pense également qu'il faut respecter une base commune à partir du moment où l'on emploie des races souvent usités : orques, elfes, humains, dragons, vampires... mais rien n'empêche d'en dévier. J'ai la série "la maison de la nuit" en tête, où les vampires sont assez éloignés de ce que l'on connait (encore que) et que j'aime tout autant qu'un bon vieux dracula. De même, JK Rowling, pour ne citer qu'elle, à totalement changer l'image de l'elfe et n'a pas été mise au bucher pour autant.
Trouver une base commune et cependant clairement plus rassurant pour un lecteur et lui permet de se faire plus rapidement une image du personnage. De plus, la langue nous permettra toujours de trouver un nouveau nom pour une race qui diffère trop des standards.

Pour en revenir au sujet en lui même, je ne me documente que très peu, c'est la raison pour laquelle j'ai créé mon univers, avec ses règles, ses peuples et ses conditions physiques. Cela m'épargne de devoir renoncer à certaines idées et surtout, cela me permet d'écrire en cours, puisque j'ai tout dans ma tête. Maintenant, je ne cache pas avoir repris certains mythes, l'Atlantide pour ne pas citer et l'avoir refondu à ma façon, de même que certains peuples et terres sont totalement inspirés de légendes, de mythes et de créatures usuelles.
Je suis de ceux qui pensent que ce n'est pas l'originalité qui prime (encore qu'il faut absolument que cela soit un texte personnel, pas une photocopie) mais que c'est le fait de faire rêver le lecteur qui compte ; de le faire accrocher, de l'emmener dans un autre monde.

(Note en passant : l'image des elfes de Rowling est plus proche du mythe original que celle de Tolkien )

Petite note à propos des elfes de maison de JKR. Dans les mythes anglo-saxons, on trouve souvent des créatures, des Brownies (ils y a plein d'autre noms mais j'ai gardé celui-là en tête), qui sont responsables des taches de la maison. Donc mine de rien, assez proche des elfes de maison de JKR. Il est possible que dans sa culture, ces êtres soient nommés elfes, ou elle a très bien pu utiliser un terme connu pour mettre un point connu pour que le lecteur soit pas complétement perdu...

Moui, c'est pas impossible en effet. Personnellement, ses elfes me font pensés au lutin mais il est vrai que je n'ai pas une culture anglo-saxonne.